Les différentes wilayas du pays entendent donner, cette année, un éclat particulier à la célébration du Mois du patrimoine (18 avril-18 mai) qui doit être digne de la riche et tumultueuse Histoire de chaque région de notre pays.
Expositions, conférences thématiques, projections de films documentaires, concours et de nombreuses autres activités figurent au programme de cette célébration. Plusieurs conférences seront animées par des historiens et des universitaires qui proposeront, notamment, un débat autour des technologies nouvelles et le rôle qu’elles peuvent jouer dans la protection du patrimoine en matière de conservations muséales et d’archivage au moyen des procédés numériques. Des actions de sensibilisation à l’importance de la protection et de la préservation du patrimoine matériel et immatériel seront également entreprises à l’occasion.
Ce rendez- vous culturel est une occasion pour mesurer l’immense richesse de notre patrimoine matériel et immatériel et l’étendue des multiples phases historiques occultées, plus souvent à dessein que par ignorance, de ce même patrimoine et, plus particulièrement, le rôle et l’apport des Amazighs pour la pensée universelle et aux civilisations qui se sont succédé en Méditerranée.
En effet, contrairement à ce que l’on s’efforce de faire croire jusqu’à nos jours, nos ancêtres, qui avaient un alphabet aussi ancien que le grec et le latin, ont légué à l’histoire universelle des ouvrages dans ces deux dernières langues, les plus usitées dans l’antiquité grécoromaine.
Ce sont elles qui ont pu sauver les oeuvres d’auteurs amazighs des destructions guerrières systématiques et de l’oubli irrémédiable. Si Apulée de Madaure, né en 125 de l’ère chrétienne, et Saint Augustin, en 354, les plus célèbres d’entre tous sont connus de nos contemporains, et pour ne citer que ceux-là, cela est dû aussi à l’usage de ces deux langues. Par contre, tout ce qui a pu être écrit et réalisé dans la langue tamazight a été systématiquement détruit par l’occupant qu’il soit phénicien, romain ou autre.
A Oran, entre autres, un riche programme a été concocté pour marquer l’événement, comportant, notamment, la projection d’un film documentaire sur le vieux quartier de Sidi El-Houari au profit des élèves d’un nombre de lycées les 5, 12 et 28 mai, a-t-on appris des organisateurs. Le programme prévoit également une émission radiophonique sur le quartier de Sidi El-Houari, secteur sauvegardé, qui sera animée par des universitaires.
En plus d’un colloque sur ce vieux quartier prévu les 17 et 18 mai avec la participation d’experts et chercheurs dans le patrimoine, d’universitaires et de représentants de la société civile, des visites guidées sont également programmées pour plusieurs sites historiques du vieux quartier, notamment le Palais du Bey, les abris de la Seconde Guerre mondiale,
le Fort Saint Pedro, la Porte d’Espagne, la Mosquée du Pacha et autres sites historiques datant de différentes périodes : ottomane, espagnole et française. Des expositions sont prévues tout au long du Mois du patrimoine, notamment au niveau du jardin de la Direction de la culture sur le patrimoine matériel et immatériel par les antennes de l’Office national de gestion et d’exploitation des biens culturels (ONGEBC) des wilayas de l’ouest du pays.
La Direction de la culture organise également des expositions sur les projets réalisés et prévus liés au patrimoine oranais, ainsi que des expositions sur l’histoire de la ville et de ses personnalités. De son côté, le musée Ahmed-Zabana d’Oran a concocté son propre programme pour célébrer le Mois du patrimoine, en collaboration avec l’association Santé Sidi El-Houari (SDH) et l’association Bel Horizon pour la sauvegarde et la réhabilitation du patrimoine historique oranais. Une grande partie de son programme tourne également autour du vieux quartier.
Ainsi, ces trois partenaires comptent projeter dans le musée même, un film documentaire sur le vieux quartier intitulé Sidi El Houari, le vieil Ora (25 avril), ainsi qu’un reportage "Sidi El- Houari, un musée à ciel ouvert" (16 mai). En outre, une visite guidée à travers "les monuments oubliés de la ville d’Oran" sera organisée par le musée, en collaboration avec l’association SDH, le 24 avril prochain. La célébration du Mois du patrimoine 2015 à Oran est organisée par la Direction de la culture de la wilaya d’Oran en partenariat avec l’Office national de gestion et d’exploitation des biens culturels et la participation des établissements culturels et le mouvement associatif de la wilaya d’Oran.
Le coup d’envoi des festivités, qui se tient cette année sous le thème : "Patrimoine et territoire" a été donné le samedi (18 avril) à la Place de la République à Sidi El- Houari. Ces festivités annuelles visent à valoriser le patrimoine oranais et la mise en valeur de la région d’Oran et son vieux quartier et à faire reconnaître le riche patrimoine dont Oran dispose. Il s’agit tout particulièrement de faire en sorte que ce patrimoine soit intégré dans le circuit économique et social du pays, en vue de promouvoir le tourisme culturel et protéger les vestiges contre le pillage et la destruction, ont souligné les organisateurs.