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Le musée de Baghdad redécouvert par les irakiens après les destructions à Mossoul
Symbole fort d’un patrimoine commun !
5 Mars 2015

Une préciptation a surpris jusqu’aux Baghdadis, qui n’étaient qu’une centaine à avoir passé les portes de l’établissement dimanche matin, au premier jour de sa réouverture.

La réouverture à Baghdad du Musée national a redonné fierté et orgueil aux Irakiens, privés du fleuron de leur patrimoine depuis douze ans et marqués par les destructions récentes de sculptures préislamiques inestimables par des jihadistes à Mossoul.

En réponse aux actes du groupe Etat islamique (EI), qui a réduit à néant des oeuvres du riche patrimoine antique irakien à l’aide de burins et de marteaupiqueurs, les autorités irakiennes ont voulu hâter la réouverture du musée de Bagdad, pillé et vandalisé en 2003. Cette précipitation a surpris jusqu’aux Bagdadis, qui n’étaient qu’une centaine à avoir passé les portes de l’établissement dimanche matin, au premier jour d’ouverture.

Certaines des pièces exposées dans ce nouvel écrin font partie de celles qui avaient été pillées dans le musée alors que Bagdad s’enfonçait dans le chaos au moment de l’intervention américaine contre Saddam Hussein en 2003. Avant cette date, le fonds archéologique du musée de Bagdad était considéré comme l’un des plus riches au monde. Seul un cinquième des oeuvres dérobées a été récupéré.

La réouverture s’est faite si vite que le musée lui-même n’était pas tout à fait prêt: certains murs sont encore en réfection, d’autres sans éclairage. Des oeuvres anciennes s’entassent dans une pièce à l’écart. Une sortie de sécurité était ouverte et sans surveillance. Les images montrant des jihadistes détruisant des biens culturels inestimables à Mossoul, diffusées, ont choqué les Irakiens.

Un jihadiste a indiqué devant la caméra qu’ils détruisaient les statues car elles favorisaient "l’idolâtrie". Mais des responsables et des experts estiment que l’EI a détruit uniquement des pièces volumineuses, se gardant les autres plus petites pour les vendre probablement en contrebande. Grâce au musée de Bagdad et pour un dollar l’entrée, les Irakiens peuvent désormais se réapproprier les richesses de leurs glorieuses civilisations, jusque là surtout visibles au Louvre à Paris ou au British Museum à Londres. A l’heure où le pays est déchiré par des violences confessionnelles et communautaires, le symbole offert par ce patrimoine commun est fort.


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