La 8e édition du salon "Djurdjura" du couscous traditionnel, organisée à l’initiative de la direction de la culture, s’est ouverte dimanche dernier à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi-Ouzou sous les battements des tambourins exécutés par la troupe "Idhabalen".
Organisé annuellement à l’occasion de la célébration de Yennayer, la manifestation, qui se poursuivra jusqu’au 14 du mois en cours, est placée sous le thème « La littérature de l’oralité et le conte populaire : de la transmission culturelle à la construction identitaire ».
C’est devant un public venu très nombreux, que s’est ouverte cette manifestation, qui a été marquée par des séances de démonstration de préparation de couscous, roulé à la main par des femmes, dans de grandes écuelles façonnées avec de largile, en présence des autorités locales et des responsables de la direction de la culture, à leur tête Ould Ali El-Hadi.
Dans son allocution, le premier responsable du secteur de la culture de la wilaya de Tizi-Ouzou, a souligné qu’"audelà de sa symbolique fortement ancrée dans les pratiques et les coutumes, ce jour de l’an amazigh célébré à travers tout le territoire national, reste un repère identitaire et historique qui retrace les tréfonds d’une civilisation millénaire et d’un patrimoine riche". Yennayer, selon lui, est aussi un "marqueur indélébile du destin d’une communauté humaine" qui, malgré les travers que l’Histoire lui a infligé, "a su résister à l’effacement, à la dislocation et à l’oubli".
Ould Ali El Hadi a rappelé les valeurs véhiculées par Yennayer telles que la communion et la fraternité. Un jour célébré dans le faste et la joie pour présager une nouvelle année de bonheur et de bon augure vivrière. "Yennayer est vécu comme un retour à la terre nourricière, à la nature couveuse et à l’environnement protecteur qu’il convient de respecter et de préserver. L’officialisation de tamazight constituera un rempart contre l’érosion de la culture algérienne", at- il dit soulignant qu’"un statut officiel de la langue amazighe sera le rempart contre l’érosion de notre culture".
Le directeur local de la culture a estimé à ce propos qu’"il appartient à la société civile et politique de prendre à bras le corps cette revendication d’officialisation de la langue amazighe et de la concrétiser, puisque c’est du devenir d’un peuple dont il s’agit". Plusieurs wilayas prennent part à ce Salon consacré à l’une des traditions culinaires ancestrales reliée directement à la célébration de premier jour de l’an berbère correspondant au 12 janvier. Elles sont appelées, trois jours durant, à faire connaître leurs recettes respectives de ce mets, exposé dans des stands et décliné sous toutes ses formes et ses sauces.
"Seksou" de Kabylie, "Taam" de Tamanrasset, "Lemziat" de Constantine, le "Mesfuf" dEl Bayadh, sont, entre autres, les plats de couscous qui se disputeront les faveurs des palais du public, convié en la circonstance à des cérémonies de dégustation. "Au-delà de son aspect festif, cette manifestation se veut une fenêtre ouverte sur un plat national (couscous), préparé avec des ingrédients provenant du grand jardin quest lAlgérie, et suivant les recettes de nos aînées" et que ce Salon vise à "perpétuer cette tradition millénaire du couscous roulé à la main, selon des rituels du terroir, afin de préserver ce legs ancestral.