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Le documentaire "10949 femmes" primé aux JCA
Mission accomplie pour la réalisatrice Nassima Guessoum
15 Novembre 2014

Les 5es Journées cinématographiques d’Alger ont été clôturées, dans la soirée de mercredi dernier à la salle El Mougar, par une cérémonie de remise de prix aux lauréats des films en compétition. Ainsi le grand prix est revenu à la réalisatrice Nassima Guessoum pour son oeuvre "10949 femmes".

10949 femmes est un hommage rendu par la réalisatrice Nassima Guessoum aux "combattantes de l’ombre" à travers la biographie de Nassima Hablal, une des premières militantes du mouvement national aux qualités morales qui a pourtant fini sa vie dans la solitude dans des conditions sordides à Alger. Secrétaire au Cabinet du gouverneur général d’Algérie et militante de l’organisation féminine du PPA dans les années 1940, elle a été recrutée par Abane Ramdane lui-même en tant que secrétaire du Comité de coordination et d’exécution (CCE) du FLN.

Ses activités, notamment de propagandiste, lui ont valu de connaître 17 prisons et centres de torture, y compris outre- Méditerrannée. Cuisinant, chantant, narrant sa vie héroïque avec une totale liberté de ton, Nassima Hablal brise tous les clichés sur les femmes indigènes "soumises" et "effacées" chers aux colonialistes. En convoquant Baya El-Kahla et Nelly Forget, compagnes de lutte et de prison de Nassima Hablal, le film élargit cette parole féminine aux espaces traditionnellement interdits d’expression.

"Après mon mariage, je n’étais pas bien. J’ai raconté à mon père tous les viols que j’ai subis après mon arrestation. Il m’a prise dans ses bras et m’a dit : "Tu nous a donné El-Hourriya (l’Indépendance), tu es pure et brillante devant le Créateur"", s’est souvenu Baya. "En prison, Nassima étendait sa couverture multicolore, et assise sur notre îlot elle me racontait son voyage à Fez. Nous nous évadions de cette manière...", a témoigné Nelly Forget que la réalisatrice a retrouvée en France à la demande de Nassima.

Quant à la suite des lauréats, et toujours dans la même catégorie, le prix spécial du jury a été attribué à Bahia Bencheikh Lefgoun et Meriem Achour Bouakkaz, coréalisatrices de "Hna Berra" traitant de la condition de la femme algérienne et son rapport à l’espace public. Le jury présidé par le cinéaste Abdelkrim Bahloul a également décidé d’attribuer une mention spéciale au documentaire "Algérie, la dernière génération" réalisé par la cinéaste française Eveline Garcia Jousset.

Le jeune réalisateur "Hamé" a, pour sa part, reçu le prix du meilleur court-métrage pour "Ce chemin devant moi" relatant une nuit d’affrontement, dans une cité française de la banlieue, entre les jeunes et les forces de l’ordre.

Pour son second court-métrage intitulé "Passage à niveau", le cinéaste algérien Anis Djaad s’est vu attribuer le prix spécial du jury de cette catégorie qui a également décidé de donner une mention aux oeuvres algériennes "Suicide" de Redouane Beladjila et "Culture d’apparence" de Myriam Chetouane. Le grand prix du public basé sur le vote des spectateurs présents lors des projections a été attribué au documentaire "Boumediène, thaïr yabni daoula" (Boumediène, un révolutionnaire construit un Etat) réalisé par Fethi Jouadi.

Un nouveau prix a été institué par les organisateurs, à savoir celui de "l’Union générale des associations cinématographique arabes" qui est revenu au cinéaste égyptien Ahmed Atef réalisateur de "Avant le printemps". Le même jury a également départagé les participants au concours national d’écriture de scénario en attribuant le prix du meilleur scénario de court-métrage au réalisateur Ammar Si Fodhil auteur de "La fille de mon quartier" et des mentions aux auteurs Mohamed Stiti et Kamel rouini (coauteurs de "La grandeur de l’aube" ) et à Djamel Mohammedi pour le scénario du documentaire "Retour au berceau du cinéma algérien".

Organisées par l’association des réalisateurs indépendants "A nous les écrans", avec le soutien du ministère de la Culture et en collaboration avec l’Office national des droits d’auteurs (Onda), la cinquième édition des Journées cinématographiques d’Alger (JCA), a offert aux amoureux du septième art une opportunité à découvrir durant cette édition pas moins de 33 oeuvres programmées, dont 9 documentaires et 18 courtmétrages, venus de France, du Maroc, de la Tunisie, d’Egypte, du Liban, du Qatar, de la Syrie, du Canada, de la Grande- Bretagne, de la Turquie et du Bahreïn. Outre les projections, un programme riche et varié a été proposé au férus, qui consiste des conférences et tables rondes et des débats en présence des réalisateurs.

Par : IDIR AMMOUR

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