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Oran, unité de recherche sur la culture, la communication, les langues, la littérature et les arts |
" Tassawuf ", thème du prochain colloque international sur l’Emir Abdelkader |
3 Août 2014 |
Les chercheurs se rendent au chevet de la vie intellectuelle du fondateur de l’Etat algérien moderne.
Un colloque international sur le thème "L’Emir Abdelkader: poétique et tassawuf" sera organisé à Oran, au mois de mai prochain, à l’initiative de l’Unité de recherche sur la culture, la communication, les langues, la littérature et les arts (UCCLLA) affiliée au CRASC, a-t-on appris, auprès des organisateurs, qui viennent de lancer un appel à communication.
Par cette rencontre scientifique, prévue les 4 et 5 mai prochain, visent à braquer l’attention sur la vie intellectuelle du fondateur de l’Etat algérien moderne, n’ayant fait l’objet que de peu de travaux de recherche contrairement aux autres aspects politiques, militaires et stratégiques.
"Les postures intellectuelles et littéraires ont fait de l’Emir une personnalité éminente qui a su faire face aux défis et enjeux de l’époque. Porteur d’un projet humaniste, il a pu dépasser, par sa profonde vision, les frontières locales et régionales. il n’a pas été uniquement le fondateur de l’Etat Algérien moderne et résistant à l’occupation française durant plusieurs années, il s’est illustré, également, par la maîtrise du verbe, tantôt poète, tantôt penseur traitant de plusieurs questions", soulignent les organisateurs dans leur argumentaire.
Par ce colloque, il est prévu d’"envisager une lecture approfondie des textes (littéraires, théologiques, philosophiques) élaborés par cette éminente personnalité historique", "de faire connaître sa pensée (spirituel, poète et soufi) de revisiter son héritage culturel", "de mener des lectures croisées en rapport avec le patrimoine universel" et en fin "de confronter ses prises de positions aux questions du moment". Plusieurs axes ont été retenus par le conseil scientifique composé d’universitaires et chercheurs algériens et étrangers.
Il s’agit, entre autres, de "Poétique et langage chez l’Emir", "la langue d’écriture chez l’Emir", "l’oeuvre soufie de l’Emir", "le paradigme de liberté et de tolérance chez l’Emir", "les fondements théologiques et philosophiques chez l’Emir", "l’Orient et l’Occident, dialogue des cultures et des religions", "l’image de l’Emir dans l’écriture de l’Autre". Le programme définitif du colloque sera élaboré en février prochain avant que les invitations officielles ne soient envoyées aux communicants et aux participants, précisent enfin les organisateurs.
L’Emir, un homme aux multiples facettes !
Leader de la résistance nationale contre le colonialisme français entre 1832 et 1847, l’Emir Abdelkader fut le précurseur de l’Etat algérien moderne.
Témoin oculaire de l’effondrement dramatique de l’organisation politico-militaire érigée par la régence d’Alger sous l’empire ottoman, suite à la chute d’Alger le 5 juillet 1830, l’Emir Abdelkader qui a eu à vivre la chute dramatique de la ville d’Oran, en 1831, lors d’une bataille à laquelle il avait participé à côté de son père, sut, dès le départ, que l’effort de guerre contre les nouveaux conquérants puisera son efficacité de la solidité de la nouvelle organisation politico-administrative et militaire qu’il était appelé à édifier.
Bâtisseur né, le jeune Abdelkader Ibn Mahieddine savait dès la prise d’Oran par l’Armée coloniale, qu’il ne pouvait faire barrage à la déferlante de cette armée suréquipée et moderne qu’à travers l’édification d’une Armée nationale dans le cadre d’un Etat moderne en rupture avec la forme d’Etat ayant engagé sans succès la défense d’Alger.
L’idée de l’Etat moderne s’appuyant sur les capacités propres au pays et les forces du peuple algérien fut un objectif majeur à atteindre pour le jeune Emir, natif d’El Guetna dans la région de Mascra. C’est au père de l’Emir, Mahieddine, que devait échoir la mission de conduire le peuple algérien dans sa guerre contre le nouveau occupant.
Ce dernier déclina l’offre des chouyoukhs et chefs de tribus de l’Ouest du pays, après la chute d’Oran, en proposant la candidature de son fils. Le choix de l’Emir Abdelkader étayé par son père ne fut pas fortuit. L’Emir avait mené la guerre contre l’Armée coloniale, durant 15 ans, tout en jetant ses forces dans l’édification d’un état moderne, en dépit des moyens qui lui faisant défaut dans les conditions de l’époque.
La première « Moubayaa » (allégeance) eut lieu dans la plaine des Ghriss (près de Mascara), le 27 novembre 1832, sous l’arbre de Dardara, suivit d’un deuxième plébiscite général, le 4 février 1833. Pendant 15 années, l’Emir s’était attelé avec une énergie phénoménale à fédérer les tribus algériennes, à partager le territoire national sur huit provinces (Tlemcen, Mascara, Miliana, Médéa, Hamaza, Medjana, l’est du sahara et l’ouest du Sahara). Il put assoir l’autorité de l’Etat dans ces provinces où il avait ramené la sécurité.
Il avait également crée une nouvelle monnaie dont la frappe se faisait à Tagdamet . La nouvelle monnaie permettait de régler les taxes, les soldes de l’Armée, les traitements des fonctionnaires et les opérations commerciales.
L’Emir Abdelkader qui fut, de l’avis même de ceux qu’il avait combattu, un illustre homme d’Etat, était aussi un humaniste respecté. Il avait participé, à côté d’autres grandes personnalités de ce monde, à poser les premiers jalons du droit international humanitaire.
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