C’est samedi dernier dans la soirée que s’est ouverte la 47e édition du Festival national du théâtre amateur à Mostaganem, qui s’étalera jusqu’au 31 du mois en cours.
Un rendez-vous qui mettra aux prises les sept troupes amateurs participantes en "in", à une concurrence féroce mais seulement sur le plan artistique et surtout sur les planches, où chacune d’entre elles essayera de se mettre en valeur et donner le meilleur d’elle-même afin d’arracher le grand prix.
Le défi sera de taille, mais il sera relevé de fort belle manière par des hommes et des femmes qui n’ont pas hésité à faire fi des difficultés et des préjugés pour aller jusqu’au bout de leur rêve. La grande surface de la cour de la maison de la culture Ould Abderrahmane-Kaki a été au rendez vous pour accueillir tout ce beau monde venu de divers horizons pour être témoin oculaire et oraculaire de cette édition qui promet bien des surprises.
En présence du président du Conseil national des arts et des lettres, Abdelkader Bendaâmache, et des hommes de culture et de théâtre, dont Fouzia Aït El-Hadj, Ahmed Benaïssa, Hassen et Fadhila Assous et Belkaïd Abdelkader et outre des directeurs des théâtres régionaux, des spécialistes et des amateurs du 4e art, la cérémonie d’ouverture a été marquée par des spectacles folkloriques, au théâtre de plein air du même établissement culturel animés par les troupes de aissaoua, gnawa, karkabou et la fanfare de la Sûreté nationale.
Une exposition de costumes de théâtre et de masques est également organisée pour la circonstance, de même qu’une autre de photos de comédiens et d’hommes de théâtre algériens dont le fondateur de ce festival Djillali Benabdelhalim, Ould Abderrahmane Kaki et M’hamed Benguettaf. L’assistance a suivi des séquences d’oeuvres théâtrales en hommage au regretté M’hamed Benguettaf et une représentation musicale théâtrale sur le défunt décédé en janvier dernier, produite par Abdellah Mebrek, directeur artistique du festival, partant de l’idée et d’un texte du comédien Fethi Kafi.
A cette oeuvre prennent part le mounchid Bendehiba Benalia et les comédiens Fatima Cheikh Djaousti, Bouhella Arslane et Fethi Kafi. La représentation musicale théâtrale, dont les noms ne sont pas étrangers pour les Mostaganémois en général sous la coupe d’Amine Cheikh, se termine par des photos des regrettés du théâtre algérien : Abdelkader Alloula, Djillali Benabdelhalim, Benmokadem Abdelkader, M’hamed Benguettaf et Ould Abderrahmane Kaki.
Dans son allocution d’ouverture, le commissaire du festival, Rachid Djerourou, a considéré cette manifestation comme le fleuron des créateurs, tout en évoquant les fondateurs de ce prestigieux festival, parmi lesquels Djillali Benabdelhalim. Sept oeuvres théâtrales sont en lice dans cette édition qui s’étalera jusqu’au 31 mai courant. Il s’agit de Sahd de la coopérative Nebras d’Adrar, 305 de l’association des arts dramatiques Mustapha-Kateb de Stidia (Mostaganem), Sayha oua nawdha de l’association Riad de Fouka (Tipasa), Raqsa el akhira (Dernière danse) de l’association Gouala de Relizane,
El wahl de la troupe Malaikate el khachaba (anges de la scène) d’Oran, Aouil ezzaman el mahzoum de l’association Nakous du théâtre et cinéma de Laghouat et Takselouit nassiten (chambre de diables) en tamazight de l’association Atis inamliyen (Béjaïa). Ces représentations seront suivies d’un débat avec la participation de spécialistes. Un jury présidé par l’acteur, écrivain et dramaturge Djamel Bensabeur évaluera les pièces avec deux actrices :
Samira Sahraoui et Fadila Assous, le metteur en scène Souhali Salim et le scénographe Zaâboubi Abderrahmane. Le grand prix du festival, d’une valeur de 500.000 DA, sera octroyé au lauréat de cette édition. Des pièces théâtrales hors compétition seront présentées au niveau des théâtres régionaux de Mascara et de Saïda, dont El djidar de l’association Nebras d’Adrar, Enninhaya (la fin) de l’association Djillali- Benabdelhalim de Mostaganem et Djouraâ zaida (overdose) de l’association Taouint- Youcef de Koléa.
En marge de cette manifestation, un colloque sur la vie du dramaturge défunt Ould Abderrahmane Kaki sera organisé, en plus de conférences sur "la mise en scène entre amateurisme et professionnalisme" et le tournage de tous les spectacles participants avec la réalisation d’un film documentaire sur le parcours du festival de 52 minutes.
Des figures du 4e art algérien seront honorées à cette occasion. Un comité "Network passerelles" composé de 12 académiciens et critiques du théâtre devront animer des débats ouverts avec des jeunes amateurs du théâtre. Cette 47e édition du Festival du théâtre national amateur sera marquée par la publication d’un livre sur l’histoire de cette manifestation culturelle depuis la première édition en 1967, écrit par l’écrivain journaliste Aziz Mouat.