La pièce de théâtre El Kelb wa laadjeb (le chien et le miracle), du jeune dramaturge jijelien, Omar Haïne, participera au Festival international du théâtre du Caire, a-t-on appris, samedi, du réalisateur. Produite par la coopérative culturelle El Kalaa ethakafia (la citadelle culturelle), la pièce, créée en 2009, relate la mutation d’un homme en chien et l’exploitation de l’Homme par l’Homme.
La trame de la pièce dépeint les misères d’un homme pourvu d’une grande volonté et qui cumule plusieurs talents, et que la société, dans laquelle il vit, a forcé à être à l’image d’un chien de garde aux ordres de son maître. Contraint de nourrir sa petite famille, l’homme est poussé à la soumission complète et à la servitude pour gagner un salaire de misère.
Omar Haïne, dont c’est la première participation à l’étranger, s’est dit "encouragé et honoré de prendre part à cette compétition internationale" qui verra la présence de plus d’une centaine de troupes provenant de six pays arabes et ce, du 26 janvier au 15 février prochains. Un prix de la meilleure mise en scène avait été décerné à cette coopérative pour sa production Les femmes de Lorca présentée en 2009 au Festival du théâtre universitaire à Tlemcen.
Cadre à la direction de wilaya de la culture de Jijel, Omar Haïne est l’auteur de nombreuses pièces inspirées des comédies classiques de Molière (le Malade imaginaire, l’Ecole des maris, Tartuffe, les Fourberies de Scapin) ainsi que de plusieurs opérettes présentées à travers le pays. "Il est temps, aujourd’hui, de passer de l’amateurisme au professionnalisme" a indiqué à l’APS ce jeune metteur en scène dont les pièces théâtrales ont fait sortir de l’anonymat la coopérative culturelle El Kalaa Ethakafia.
Sa présence au festival cairote confirme son ambition affichée de relancer et de promouvoir le 4e art dans l’antique Igilgili. Formé à l’école des planches sous la férule de Bouzid Chawki, le metteur en scène de Don Quichotte, alors qu’il était étudiant à l’université de Batna, le jeune dramaturge est considéré comme le "fer de lance" du père des arts à Jijel, remis sur rail lentement mais sûrement.