Le chanteur et compositeur libanais Marcel Khalifa a offert un final éblouissant, mercredi dernier dans la soirée au Théâtre régional de Constantine, pour la clôture de la 4e édition du Festival culturel international de l’Inchad, en interprétant des chefs-d’œuvre du poète palestinien Mahmoud Darwich.
Attendu par un public trépignant d’impatience, le chanteur a entamé sa prestation avec "Rita oua al boundoukia", de Mahmoud Darwich, en hommage à l’Algérie qu’il présente comme "le pays qui nous a appris la lutte". Le public, très nombreux, constitué de jeunes et de moins jeunes, reprend en chœur cette chanson engagée qui résiste à l’usure et qui se communique sans fausse note d’une génération à une autre.
Marcel enchaîne avec "Bi ghibtek nizil chita", "Mountassiba alkamati amchi", "Soukout el kamar", dédiée à son ami le poète palestinien, sous un déluge d’ovations. Dans un moment nostalgique, tout en émotion, avec son luth enchanteur, Marcel interprète "Ahinou ila khoubzi oumi" faisant affluer des images, rejaillir des souvenirs et transportant l’auditoire dans un périple sans fin. En hommage à Djamila Bouhired, symbole de toutes les femmes résistantes de l’Algérie et du monde, Marcel présente un morceau musical, où piano et accordéon se donnent la réplique.
Sans rompre le charme, il enchaîne avec "Aynaha", le dernier poème de Mahmoud Darwich, "Ya bahria" et "Jawaz Essafer" pour confirmer sa réputation d’artiste engagé. Sur l’insistance du public, Marcel revient sur scène et chante "Mounadhiloune" qui produit son effet sur le public qui se lève spontanément et salue le combattant infatigable de la liberté. En coulisses, Marcel Khalifa a déclaré à l’APS que sa relation avec l’Algérie et son peuple demeure "particulière" et "profonde". Il a affirmé que la chanson engagée reste "la chanson éternelle de la vie".
Estimant "fondamental" de faire partager le goût artistique, l’artiste libanais a indiqué ce genre de manifestation "ouvre de nouveaux horizons aux jeunes en quête d’œuvres artistiques variées". Ouvert
jeudi dernier, sous le slogan "El Inchad chante la gloire de l’Algérie", la 4e édition du Festival culturel international de l’inchad a réuni des artistes de neuf pays arabes et musulmans.
Des troupes d’Egypte, du Liban, de Syrie, de Tunisie, du Maroc, de Jordanie, de Palestine, des Emirats arabes unis et d’Iran ont défilé sur scène, sept soirées durant, aux côtés de mounchidine algériens, transportant les âmes et les cœurs. Cette édition a été marquée par un vibrant hommage au chanteur El Hadi Redjeb, membre fondateur de la troupe artistique du Front de libération nationale.
Le commissaire du festival, Djamel Foughali, évoquant l’objectif de "promouvoir la culture en tant que levier du développement" et "d’offrir aux artistes tout comme au public l’opportunité de découvrir des sons nouveaux, sous le registre de l’inchad dans toutes ses diversités", a déclaré que cette édition a réalisé "un saut qualitatif" eu égard aux artistes qui y ont participé et à "la présence d’un public nombreux à chaque soirée".