De l’autre côté de la Méditerranée, les activités et manifestations culturelles s’enchaînent pour présenter au mieux l’Algérie. Des espaces et des journées qui lui sont consacrée pour illustrer un pays riche par un patrimoine ancestral. Une série de concerts et de projections auront ainsi lieu du 11 au 16 septembre 2012 à la Cité de la musique au Parc de la Villette à Paris.
Sous le thème «Mémoires au présent : l’Algérie», ce cycle sera inauguré le 11 spetembre à partir de 20 heures par l’Orchestre symphonique Divertimento sous la direction de Zahia Ziouani.
Ce concert, la réunion des deux orchestres que Zahia Ziouani dirige régulièrement, a valeur de symbole : celui du dialogue entre la France et l’Algérie. Les œuvres de ce programme prolongent cette idée.
La Suite algérienne de Saint-Saëns témoigne d’un goût pour l’exotisme. A la même époque, Francisco Salvador Daniel (1831-1871), contribue par ses collectes ethnomusicologiques et ses orchestrations, à faire connaître la musique arabe sous le Second Empire, avant d’être fusillé pour sa participation à la Commune de Paris.
Les créations de deux jeunes compositeurs, l’un Français (Olivier Pénard) et l’autre Algérien (Salim Dada), s’inscrivent dans cette longue tradition symphonique.
Le second jour, le mercredi 12 septembre, est prévu un concert «Abd el-Kader, héros de l’indépendance». «L’occupation d’Alger par les Français souleva le furieux esprit d’indépendance des tribus indigènes, et après avoir versé des flots de sang et dépensé des millions, les Français ne détenaient guère que le sol occupé par leurs propres garnisons. En 1831, AbdelKader, le plus formidable de leurs opposants, s’efforça de consolider les tribus…». Ces lignes (attribuées à Marx ou Engels) figurent dans un article de 1857 pour le dictionnaire populaire New American Cyclopaedia. Le monde entier a connu le nom d’AbdelKader, symbole de la lutte contre le colonialisme. Rachid Brahim-Djelloul, Arnaud Marzorati et les musiciens qui les accompagnent rendent hommage au grand Emir, tout en faisant revivre, à travers des chansons de l’époque, la guerre de la propagande et de la résistance.
«Chanteurs engagés» est le thème d’une conférence qui sera animée le samedi 15 septembre à partir de 15 heures par le journaliste Rabah Mezouane et qui sera suivie à partir de 16 heures d’une table ronde toujours animée par Rabah Mezouane avec la participation de Kamel Hamadi, auteur-compositeur, Rachid Taha, chanteur, et Mehenna Mahfoufi, ethnomusicologue. Le forum se terminera par un concert de Baâziz à partir de 17h30.
Cette journée du 15 verra également à partir de 20 heures un concert de Abdou Deriassa suivi par Cheba Fadéla à 22h.
Enfin, le dimanche 16 septembre verra une série de projections, la première sera celle du film «Avoir vingt ans dans les Aurès» de René Vautier, prévu à partir de 11 heures, puis elle sera suivie de «Chroniques des années de braise» de Mohammed Lakhdar-Hamina à partir de 15 heures.
Pour présenter un patrimoine d’un peuple autochtone de l’Algérie profonde, les Amazighs, Lounis Aït Menguellet, l’une des plus grandes figures de la poésie et de la chanson kabyles, symbole d’une revendication identitaire, animera, le même jour, à partir de 16h30, un concert exceptionnel. Cette journée de clôture verra également la projection du film documentaire «Festival panafricain d’Alger 1969» de William Klein.
Enfin, il est à noter que la Cité de la musique à Paris est un prestigieux espace connu à travers le monde et convoité par les plus grands artistes car c’est un lieu qui valorise tous les types de musique : musique classique (à la Salle Pleyel en particulier), jazz, rap, soul, funk, pop-rock, musique du monde ou encore musique électronique…
Elle a été conçue par l’architecte Christian de Portzamparc, inaugurée en 1995, et est un lieu d’art et de vie baigné dans la verdure du parc de la Villette à Paris.