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Rassemblant des écrivains et traducteurs d’ici et d’ailleurs
Métamorphoses : rencontres sur la traduction littéraire
26 Avril 2012

Dans le cadre des activités du groupe Eunic/Alger, réseau des Instituts et Centres culturels des Etats membres de l’Union européenne à Alger, le British Council, l’Ambassade d’Autriche, le Centre culturel allemand et la Délégation Wallonie-Bruxelles, en collaboration avec Mme Hami Nadjia et Benbouza Malika, professeurs à l’Université d’Alger II, ont organisé, du 22 au 24 avril, au centre Azeddine Medjoubi à Alger la manifestation «Métamorphoses», un événement qui a rassemblé des écrivains et des traducteurs d’Algérie et d’Europe.

Durant ces trois jours, des ateliers de traduction en langues arabe, française, allemande et anglaise ont été organisés et dirigés par des écrivains, traducteurs et professeurs avec la participation d’étudiants. Parmi les participants à ce projet, il y avait la présence de plusieurs écrivains algériens, à l’instar de Hamid Grine et Mostapha Fassi, et des écrivains européens comme Pascale Petit, invitée par le British Council, Martin Waltz, invité par l’ambassade d’Autriche, et Ann Coten, invitée par le Centre Culturel allemand ainsi que des traducteurs comme Françoise Wuilmart, directrice du Centre européen de traduction littéraire et du Collège des traducteurs littéraires de Seneffe, invitée par la Délégation Wallonie-Bruxelles, Brahim Sahraoui, Walid Grine, Lotfi Zekraoui, Makhlouf Rezzoug, Tahar Ladjal, Wafa Bedjaoui et autres.
La séance de l’après-midi d’avant hier, jour de clôture, a été ouverte au public et a été consacrée à la lecture des textes, comparés dans les différentes langues et à une discussion autour du thème de la traduction littéraire. Un jour quelqu’un a dit que la poésie est ce qui reste après avoir traduit un poème, une sentence, soit dit en passant, assez accablante pour la traduction. Pourtant, il y a des traductions qui ont tellement ému leurs lecteurs qu’elles pourraient se revendiquer en tant qu’œuvres littéraires en tant que telles. Le poète romantique anglais John Keats ne réussit pas à se réconcilier avec son sommeil après avoir lu la traduction de l’Iliade par l’écrivain Chapman et le jour suivant il composa un poème en guise de réponse à celui-ci intitulé «Un premier regard sur l’Homère de Chapman».
Il est évident qu’il est impossible d’apprendre toutes les langues du monde, et que si nous voulons goûter à toutes les littératures, nous avons besoin de la traduction. Et la nouvelle version de l’œuvre traduite établit immédiatement une relation avec le texte original. Elle donne les reflets d’un miroir qui incarnent des ombres, des couleurs et des contours. La traduction peut être aussi vue comme un pont qui relie une langue à une autre, une culture à une autre et une vie, ou toute une histoire, à une autre. Le pont pourrait ne pas être facile à franchir. Il pourrait être accidenté et les chocs inévitables mais il peut toujours être traversé. C’est de cette façon qu’en lisant, par exemple, une traduction de Don Quichotte faite en France au XVIII siècle, on se trouve en face d’une création dans laquelle la France de cette époque est presque aussi présente que l’Espagne du temps de Cervantès.
C’est pour explorer le miroir, le faire briller et regarder dans ses profondeurs, ou — pour garder nos deux métaphores — faire notre chemin sur le pont, que Eunic a décidé d’organiser «Métamorphoses : une fête de la traduction littéraire».
Le programme est sérieux, mais en même temps, ludique. Il a offert aux écrivains une vision rafraîchissante de leurs œuvres et de la langue dans laquelle ils écrivent. Et par ailleurs, cela a permis aux traducteurs de développer leur art et au public d’avoir un regard sur les deux.
Et à terme, les organisateurs espèrent que «ce projet devrait permettre de développer des échanges dans le domaine de la traduction littéraire en vue de favoriser une meilleure connaissance et une meilleure diffusion de la littérature, entre les deux rives de la Méditerranée».
En juin 2011, à l’initiative de Madame Aloisia Woergetter, ambassadrice d’Autriche, les représentants de la Délégation Wallonie-Bruxelles, du British Council, de l’Institut culturel italien, de l’Institut français d’Algérie et du Centre culturel allemand ont décidé de rejoindre ce réseau et de constituer le Groupe Eunic/Alger. Dès septembre 2011, l’Institut Cervantès d’Alger et l’Institut Camoes s’y sont également associés. Cela porte, donc, à 8 le nombre des membres de ce groupe auquel est associé, au titre d’observateur, un représentant de la Délégation de l’Union européenne en vue de mieux articuler les initiatives prises par le groupe Eunic avec celle de la DUE et de les prolonger, de manière durable et approfondie. Sur la base d’un projet spécifique, par ailleurs, n’importe quel service culturel d’une ambassade de l’Union européenne peut participer au groupe.
Les priorités que le groupe Eunic à Alger s’est fixé s’inscrivent, donc, de manière générale, dans celles du réseau Eunic dans son ensemble pour ce qui concerne la promotion de la diversité culturelle, la compréhension entre les peuples et l’approfondissement international du dialogue et de la coopération culturelle avec les pays tiers.
Mais plus particulièrement, elles se concentreront sur le développement des capacités dans tous les métiers liés au domaine des arts, de l’industrie créative et de l’éducation. Celles-ci s’inscrivent donc, naturellement, dans celles du réseau Mena et du projet emblématique, en particulier, auquel le Groupe d’Alger s’efforcera de participer. Par ailleurs, le Groupe Eunic sera amené à participer à l’élaboration et la discussion de la politique culturelle européenne, en Algérie et pourra servir de facilitateur pour l’accès aux projets financés par des fonds européens.
Enfin, il est à noter que l’ambassade d’Autriche organise un après-midi culturel servant de passerelle entre l’Autriche et le monde arabe et, spécialement, l’Algérie, ce vendredi, 27 avril à partir de 16 heures en offrant une lecture scénique. Martin Waltz et Hassan Kachach liront un texte d’Arthur Schnitzer remarquablement traduit en arabe par Boulaid Doudou : Waltz lira l’original, Kachach la traduction. La discussion se tiendra en français. Voilà un premier pas dans la richesse de la littérature autrichienne rendue accessible grâce à Boulaid Doudou. Une occasion également pour célébrer cette année le 150e anniversaire de la naissance d’Arthur Schnitzler.

Par : Kahina Hammoudi

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