La promotion du tourisme culturel est tributaire de la conciliation des logiques économique et culturelle pour sauvegarder les richesses archéologiques des pays arabes, a souligné, mardi à Alger, la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi.
Intervenant en séance inaugurale de la 20e session du congrès de l’Alesco (Organisation arabe pour l’éducation, la culture et les sciences) sous le thème «Vestiges et tourisme culturel», lancée mardi à Alger, Mme Toumi a déclaré que «la promotion du tourisme culturel ne doit pas s’articuler autour de la seule logique économique».
«Le patrimoine culturel est le fondement du tourisme culturel», a ajouté Mme Toumi, soulignant que «ce dernier implique la prise en charge optimale du patrimoine matériel et immatériel».
Mme Toumi a évoqué trois exemples positifs et négatifs de l’expérience algérienne concernant la conciliation des logiques économique et culturelle.
La ministre a, dans cet ordre d’idées, qualifié la construction en 1996 d’un hôtel au Palais du Bey à Oran «de mauvais exemple à ne pas rééditer», relevant les dégâts majeurs causés par les travaux de réalisation de cet hôtel au niveau du palais.
Mme Toumi s’est félicitée, par contre, de la déviation de la trajectoire de la ligne du métro reliant la station de la Grande Poste à la Place des martyrs, près du site protégé de la Casbah pour préserver les vestiges découverts au niveau de la plateforme du projet.
Elle a, par ailleurs, rappelé que son département ministériel avait informé le ministère des Transports de l’existence,à la Place des martyrs, de vestiges datant de deux mille ans.
La Casbah étant classée patrimoine mondial, il a été décidé de dévier la trajectoire de cette ligne sous la supervision de l’Alesco. Mme Toumi a également cité le dévoiement de la trajectoire du téléphérique
dans la ville de Constantine, un projet qui devait traverser la prison historique d’Al Kadia, un monument historique témoin des crimes de la colonisation française.
La ministre de la Culture a, enfin, appelé l’Unesco à tenir une conférence gouvernementale de haut niveau afin d’examiner la problématique relative à la conciliation des exigences du développement économique avec celles de la préservation du patrimoine.
Ont pris part à la séance inaugurale des délégations et des personnalités arabes, notamment la directrice du programme de sauvegarde du patrimoine à l’Alesco, Mme Hayet Guettat-Guermazi, qui a prononcé une allocution au nom du directeur général de l’Alesco, M. Mohamed Alaaziz Benachour, la représentante de la Ligue arabe, Mme Dina Aldaher, le représentant de l’Unesco, M. Karim Alhindili, et le ministre tunisien de la Culture, M. Mehdi Mabrouk.
La 20e session de l’Alesco sera axée sur la protection du patrimoine archéologique dans le monde arabe et sa valorisation pour la promotion du tourisme culturel.
Cette session, qui se poursuit jusqu’à aujourd’hui, se tient avec la participation de la majorité des pays membres de l’Alesco, excepté la Syrie, la Jordanie, le Liban, Djibouti et les Iles Comores.