Un cycle de 5 films italiens sortis entre 2008 et 2010 sera au programme du 4 au 8 mars prochain à la salle El-Mouggar. Organisé par le Centre culturel italien, ce cycle fera découvrir aux cinéphiles algériens 5 longs-métrages transalpins, symboles de la nouvelle vague de réalisateurs actuels.
L’apport du cinéma italien au cinéma mondial est considérable. Il a profondément influencé le cinéma américain ou celui de Hong-Kong.
Parmi les films projetés, Si Puo fare de Giulio Manfredonia, Cosmonauta de Susanna Nichiarelli, Lo Spanzio bianco de Francesca Comencini et Una Sconfinata giovinazza de Pupi Avati.
Ainsi, les cinéphiles découvriront un cinéma qui a repris un nouveau souffle. Au cours des années 1980, le cinéma italien traverse une grave crise, due avant tout à la diffusion de la télévision dans les foyers italiens. Pendant cette période, le cinéma d’auteur disparaît pratiquement. On remarque cependant les derniers films de Federico Fellini (La Cité des femmes, Et vogue le navire..., Ginger et Fred, Intervista, La Voce della luna), ceux d’Ettore Scola (La Terrasse, La Nuit de Varennes, Le Bal, La Famille), les grandes fresques de Bernardo Bertolucci (Le Dernier Empereur) et de Sergio Leone (Il était une fois en Amérique) mais aussi et surtout les débuts de Nanni Moretti (Bianca, La messe est finie et Palombella rossa).
La fin des années 1980 et le début des années 1990 voient une nouvelle génération de cinéastes italiens qui, même si elle reste très mal connue en France, contribue à ramener le cinéma italien à un niveau élevé. Cette renaissance est symbolisée par Cinéma Paradiso, le film avec lequel Giuseppe Tornatore remporte l’Oscar du meilleur film étranger en 1990. Cette récompense est décernée, deux ans plus tard, à un autre film italien, Mediterraneo de Gabriele Salvatores, une histoire ironique et amère sur un groupe de soldats italiens perdus sur une île grecque durant la Seconde Guerre mondiale.
Le cinéma d’auteur des années 1990 est surtout lié à Nanni Moretti (Journal intime, Aprile et La Chambre du fils avec lequel il obtient la palme d’or en 2000), Daniele Luchetti, Mario Martone, Francesca Archibugi, Marco Risi, Ricky Tognazzi, Carlo Mazzacurati, Pasquale Pozzessere, Sergio Rubini, Michele Placido, Mimmo Calopresti, les deux filles de Luigi Comencini, Francesca et Cristina mais aussi Roberto Faenza avec sa transposition du roman d’Antonio Tabucchi Pereira prétend (une des dernières apparitions de Marcello Mastroianni) et Marco Tullio Giordana (Les Cent Pas, puis le film fleuve La meglio gioventù).
L’auteur le plus représentatif de ce nouveau cinéma d’auteur est Gianni Amelio qui cherche à prolonger le néoréalisme en le renouvelant avec des histoires contemporaines liées aux changements de la société italienne (Les enfants volés, Lamerica). Son cinéma a su évoluer soit de manière intimiste (Les Clefs de la maison) soit de manière épique (L’Étoile imaginaire).
La comédie, genre roi du cinéma italien, réussit aussi à retrouver tout son éclat. Après l’apparition de Massimo Troisi et de Roberto Benigni acteurs-réalisateurs très «pierrots lunaires», on remarque Leonardo Pieraccioni, qui se réclame ouvertement de Mario Monicelli, et Paolo Virzì, auteur des très appréciés Vacances d’août, Ovosodo et Caterina va en ville. Autre comédie, tout en finesse, celle de Silvio Soldini Pain, tulipes et comédie.
Parmi les réalisateurs découverts dans les années 2000 : Gabriele Muccino, Paolo Sorrentino, Emanuele Crialese et Matteo Garrone. Ce renouveau semble même redonner des ailes aux anciens : Marco Bellocchio et Ermanno Olmi signent avec Le Sourire de ma mère et Le Métier des armes, deux chefs-d’œuvre parmi leurs plus grands films.
Il est à noter que les films qui seront projetés durant ce cycle sont en version originale mais également sous-titrée.