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Cheikh H’sissen… parti à la fleur de l’âge
24 Août 2011

Compositeur et interprète de talent, de son vrai nom Ahcène Larbi, H’ssissen a marqué son époque par son parcours artistique brillant, malgré qu’elle fut brève. Il a également était connu par son interprétation des «quasidates» du chaâbi avec beaucoup de finesse et pour une mémoire prodigieuse.

Plusieurs mélomanes et spécialistes s’accordent à dire que H’sissen représente la plus belle voix du «chaâbi» de tous les temps. Le Mandole à la main, il commença d’abord par égayer les soirées des jeunes de son quartier en reprenant les chansons en vogue à l’époque, surtout celles interprétées par Khélifa Belkacem. Son talent lui permit très vite de se joindre aux orchestres des maîtres de l’époque. Auprès d’eux, il se familiarisa avec les modes classiques en usage dans le genre «chaâbi», si bien que très vite, il apprit une multitude de poèmes.
H’sissen naquit le 8 décembre 1920, au 15, rue Monthabor à la Casbah d’Alger au sein d’une famille modeste, originaire de Tizi-Ameur (Cne Aïn-Zaouia).
Son père travaillait chez un Français, sa mère comme toutes les femmes kabyles de l’époque s’occupait de son foyer. La misère et le chômage causés par le colonialisme n’ont pas été tendres pour le père de H’sissen, qui a eu beaucoup de mal a subvenir au besoin de sa petite famille. Conscient de la dureté de la vie, H’sissen s’adonna à la vente des journaux dans les ruelles d’Alger tôt la matinée avant ses rentrées en classe. Faute d’argent, il mettra fin à ses études après avoir réussi à décrocher son certificat d’étude (C.E.P).
Il reprit le travail et fut embauché par un Français. Dans les rares moments de répit, il s’entraîna à la mandole et à la percussion. Très vite, il réussit à maîtriser ces instruments. Avant la révolution de 1954, il avait déjà formé son propre orchestre et sa popularité s’étendait déjà au-delà de la ville d’Alger. Ses activités artistiques se doublaient d’activités patriotiques. Il était le chantre du parti politique MTLD et menait une activité de propagande sur toute l’étendue du territoire algérien et cela jusqu’à la «bataille d’Alger» où se sentant menacé, il prit la décision de s’exiler en France. A Paris, il retrouva une grande partie de ses amis réfugiés. C’est à cette époque que sa collaboration avec le grand compositeur algérois Missoum lui permit de renouveler le genre, rénovation à laquelle Missoum tenait beaucoup.
Les chansons de H’sissen les plus connues sont : «N’har el djemaâ rah taïri», «Eettefakar el mout oua lekbar ya inssani», «Natloub rabbi yaafou âliya», «Fessemkala», «El bez» et «Attir elkafs» en kabyle.
Il réalisa chez «Pacific» l’unique enregistrement commercial de sa carrière. Il réalisa au cabaret le Maroc, à Paris, les enregistrements de la série «Soirées avec H’sissen» commercialisées de nos jours, en France, par le Club du Disque Arabe.
De Paris, il se rendit à Tunis. Il fut incorporé dans la troupe du théâtre du FLN et participa aux différentes tournées dans les pays amis.
En 1959, H’sissen tomba gravement malade et sa santé déclina très vite et décède le 29 septembre 1959 à l’hôpital Saddikia de Tunis à l’âge de 39 ans. Son corps repose au cimetière El-Djeledj, en Tunisie, aux côtés de sa compatriote Hadjira Bali, une grande chanteuse populaire de l’époque.
Malgré la brièveté de sa carrière, H’sissen est considéré par les mélomanes comme l’un des plus grands chioukh de la chanson chaâbie qu’ait connus l’Algérie.

Par : Kahina Hammoudi

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