Dieudonné revient en Algérie un an après son dernier passage, cette fois-ci avec un nouveau spectacle «Mahmoud» qu’il présentera le 21 juillet à Alger et le 22 juillet à Oran.
Dieudonné M’bala est né en 1966 à Fontenay-aux-Roses, d’une mère bretonne et d’un père camerounais. Il passe une enfance sans grands soucis, dans un milieu plutôt modeste. Très tôt il sait qu’il veut écrire mais débute par des petits boulots dans la vente. En reprenant contact avec un Elie Semoun, il ignore certainement que son destin va vraiment basculer... dans la comédie. Ensemble ils écrivent des sketches. Leur différence fait recette, chacun apporte sa richesse culturelle et sa singularité à l’autre. C’est le début des années 90 et le succès ne se fait plus attendre. En 96 le duo se produit avec Elie et Dieudonné en garde à vue. Dieudonné trouve le temps de faire trois films la même année Didier, le déménagement et le clone. Après sa séparation d’avec Elie sémoun, Dieudonné lance son nouveau spectacle baptisé Dieudonné tout seul. Sa carrière solo se poursuit par Pardon Judas. En 2008, il monte sur scène avec un one man show intitulé : J’ai fait l’con. A la même période, le comédien tourne d’autres films, avec Valérie Lemercier Le derrière et Vive nous. Fin des années 90, il se sédentarise en prenant en main la direction de la Main d’Or, un café-théâtre parisien qui a en partie, pour vocation, de présenter le travail de jeunes artistes. Cela ne l’empêche pas de continuer à se produire sur d’autres scènes, toujours en one-man show. Dieudonné ne se limite pas à faire de la scène, car il est aussi militant de plusieurs causes : si on se souvient qu’il s’est présenté à des élections (législatives, régionales), on sait moins qu’il soutient le droit au logement et qu’il a parrainé Stop à la violence. Il milite également pour la représentation des gens de couleur à la télé. En 2009, il se lance dans la politique et se présente en tête de liste aux élections européennes. Il se veut le candidat des anti-sionistes. Dieudonné, dans un premier temps, ne s’intéresse principalement qu’aux questions d’ordre social et identitaire. Engagé pour la «cause noire», il milite avec le collectif Égalité pour une meilleure représentation des Noirs ainsi que des autres minorités à la Télévision et co-organise, en 2000, la «Marche nationale des peuples noirs de France». Il dénonce régulièrement un continuum colonial et esclavagiste, ainsi que le rôle des religions. Son positionnement et son image publique évoluent dans les années 2000 : ses prises de positions politiques et ses propos sur les Juifs et la Shoah ont provoqué de nombreuses réactions et poursuites judiciaires. S’il est initialement relaxé dans la majorité des procès intentés contre lui (il fut reconnu non coupable de diffamation raciale, d’apologie du terrorisme, et d’injures raciales), il connaît ses premières condamnations définitives pour injures raciales dans la deuxième moitié de la décennie. Les défenseurs de Dieudonné, à l’instar du journaliste Olivier Mukuna, reprochent à une partie de la presse française d’avoir monté une campagne de «diabolisation» à son encontre, campagne qualifiée de «lynchage médiatique» ; Mukuna présente par ailleurs Dieudonné comme «antisioniste», mais en aucun cas comme «antisémite». D’autres, en revanche, à l’instar d’Anne-Sophie Mercier, ne tirent pas les mêmes conclusions du traitement médiatique de Dieudonné et l’accusent de «diffuser l’antisémitisme». Sa venue la première fois en 2005 fut très polémique. On se souviendra des propos tenus lors d’une conférence de presse à Alger et qui lient la commémoration de la Shoah à l’expression «pornographie mémorielle» entraînent une nouvelle polémique et un procès. Dieudonné attribue cette expression à Idith Zertal qui l’a utilisée dans son livre La Nation et la mort : la Shoah dans le discours et la politique d’Israël en version anglaise en faisant référence à Norman G. Finkelstein et affirme avoir parlé des commémorations de la Shoah et non de la Shoah elle-même. L’historienne et son éditeur nient l’utilisation de cette expression (l’expression vient en fait du traducteur du livre de l’historienne, Marc Saint Upery, qui la lui attribue dans un article publié sur Indymedia). Dans un même temps, il s’en prend au «lobby sioniste, qui cultive l’unicité de la souffrance» et se plaint de ne pouvoir réaliser son film sur la traite des Noirs à cause des «autorités sionistes» qui dominent, selon lui, le CNC.