La célèbre Compagnie Black Blanc Beur sera en Algérie, d’abord le 26 mai à Alger puis le 28 mai à Oran pour faire redécouvrir au amateur et professionnel la puissance des arts chorégraphiques. Durant ce passage, ils seront dans les deux régions pour des rencontres et ateliers en direction des danseurs amateurs.
L’histoire de cette compagnie commence d’abord en 1979 avec la rencontre de Jean Djemad et Christine Coudun, ensuite en 1982 avec l’arrivée du hip-hop en France. La Compagnie Black Blanc Beur naît officiellement en 1984 dans un parking souterrain. Cela prend la forme d’un premier spectacle, parti d’une série de concours sur la ville nouvelle de Saint Quentin en Yvelines comprenant à l’époque 11 communes. 600 jeunes de 16 à 21 ans se présentent, 39 sont retenus.
«C’est par le biais d’émission de radio sur radio 7 que Sidney propose les premiers disques de rap. En 1984, le même animateur est sur TF1. Son émission dure relativement peu mais le mouvement est lancé.[…] La danse, elle, prospère sur les cendres de l’émission télé et engendre des générations de ceux que l’on va appeler "breakers" ou "smurfers". Mais déjà les choses se compliquent. Une femme, il faut le noter, Christine Coudun, chorégraphe et licenciée en histoire- donc assez éloignée d’une rebelle afro-américaine du ghetto new-yorkais- et un karatéka médecin, Jean Djemad- loin d’un modèle de rappeur- en voyant danser à Elancourt les émules de Sidney créent Black Blanc Beur, compagnie de danse mythique du mouvement hip hop, dira Philippe Verrièle- dans «du hip hop, de l’art et des danseuses », in Bordeaux Culture.
Entrée de plain-pied dans le mouvement hip-hop en France, la troupe historique présente dans sa création « Si je t’M » un défi romantique sous les tropiques : Tchaïkovski, Winton Marsalis, Kronos Quartet, Erika Badu, Saint-Saëns, Art Zoyd, Chopin, Meredith Monk. Le montage musical, réalisé par Christine Coudun, met en lumière la confrontation des genres. Et au travers de ce voyage, c’est une poursuite de la vie « en break ».
Black pour noir, Blanc pour blanc et Beur pour les enfants d’immigrants du Maghreb. Ce mélange a donné Black Blanc Beur, communément appelée B3, et une signification profonde à leurs chorégraphies. Fondée en 1984 par la ballerine et historienne Christine Coudun et le docteur et joueur de karaté Jean Djemad, B3 est, sans nul doute, la plus ancienne compagnie de hip-hop en France. Elle s’est distinguée par l’union de la danse de rue et les ballets classiques en chorégraphies particulières. Avec 19 spectacles montés depuis 27 ans d’existence, B3 développe aussi un travail social remarquable. Une action qui se conjugue à travers des cours que le groupe donne au profit des professeurs et animateurs culturels dans les périphéries des villes de la région d’Île-de-France.
Avec le passage de cette troupe en Algérie, une nouvelle synergie entre artistes venus de différents horizons sera créée. C’est de surcroit une opportunité pour les chorégraphes algériens d’aller vers les chemins du professionnalisme et de voire que les nouvelles tendances et de nouvelles perspectives artistiques.