Deux spectacles sont vivement attendus demain 31 mars à partir de 19 heures au centre culturel français d’Alger. Les jeunes Algériens seront certainement nombreux pour découvrir la préférence chorégraphique dans «Elles » et « Je suis descendu du plateau ».
Pour présenter le premier spectacle « Elles» Sylvain Groud dira que «ce sont cinq femmes qui dansent pour exister. Cinq femmes pour qui la danse est juste essentielle. Cinq femmes qui, par leurs témoignages, offrent leur vision du monde. À travers leur féminité, leur foi, leurs espoirs, leurs engagements… À travers leurs choix ! À la lueur d’une bougie ou surexposée sous le projecteur ! En talons aiguilles ou pieds nus ! Sur une musique industrielle ou une partition de Haydn ! Comme un conte de fée ou un coup de gueule… Le pari de cette rencontre est de passer au-dessus des clivages esthétiques. Il ne s’agit pas de s’enliser dans des états d’esprit censés appartenir à tel ou tel courant de la danse actuelle, mais simplement d’aller à la rencontre de cet acte de partage.»
Qu’il aille vers des agriculteurs, des personnes âgées, ou ces danseuses professionnelles de hip-hop, c’est le respect et la soif de la découverte d’autrui qui prévaut. Sylvain Groud concentre dans cette pièce sa démarche envers « l’autre ». Les interprètes d’«Elles» reflètent ce que Sylvain Groud s’était fixé comme but depuis la commande jusqu’à l’audition : trouver en elles ce qui fait l’évidence de leur danse.
Elles se conjuguent avec « je » autour de cinq portraits de femmes, danseuses de hip-hop. C’est un souffle, un saut, un mot, des histoires. L’une se montre volubile là où une autre ne peut laisser sortir les mots. Ce qui fait leur différence les rassemble. Elles, autour de ces cinq personnalités, devient un hymne à la vocation de danseuse.
«Je suis descendu du plateau» (2010) est né d’une rencontre. Celle de Maylis de Kerangal qui découvre le langage chorégraphique de Sylvain Groud et qui souhaite confronter ces images à son écriture lors d’une lecture à Manosque. Sylvain Groud dévore le roman Corniche Kennedy de Maylis et reste marqué par la description chorégraphique de ses personnages.
Sous l’impulsion du festival Concordan(s)e, l’auteure et le danseur se passent mutuellement commande.
De sa longue expérience d’interprète auprès d’Angelin Preljocaj, entre autres, puis de sa présence quasi systématique dans ses propres productions, Sylvain Groud souhaite en faire l’introspection par la plume de Maylis de Kerangal. Faire le point sur un premier solo il y a 8 ans, sur le chemin parcouru depuis, et boucler la boucle… Ce rapport au chorégraphe et à l’interprète viendra alors, enrichi du regard extérieur de l’auteure, questionner l’intime, la part de soi que l’on donne à la création.
Disséquer l’acte de se mettre en scène, appréhender son corps comme un outil au service d’un propos. « Descendre du plateau » est une notion fédératrice de ce projet.
Sylvain Groud obtient le diplôme de danse contemporaine du CNSMD de Paris en 1991. En 1992, il est engagé par A. Preljocaj et demeure pendant 10 ans l’un de ses danseurs phares. Il est lauréat du concours international de Paris pour sa première chorégraphie, crée des pièces pour le Théâtre National de Bucarest et l’Opéra de Skopje. En 2007, il se fait remarquer avec «Si vous voulez bien me suivre», écrit «Cordes» pour l’Opéra de Rouen puis «Donc» pour l’Etoile du Nord de Paris en 2009.
Fiches techniques
«Elles» :
Conception, chorégraphie : Sylvain Groud
Danseuses : Lydie Alberto, Jann Gallois, Josepha-Mayemba Madoki, Marion Motin, Mélanie Sulmona
Création lumières : Michaël Dez
Musiques : Feist, The Water / QTip, Vibrant Thing / Björk, Oxygen / Pan Sonic / Joseph Haydn, Sonates en E (extrait) / György Ligeti, Métamorphoses nocturnes (extrait)
Création costumes : Aline Dupays
«Je suis descendu du plateau» :
Chorégraphie : Sylvain Groud
Texte : Maylis de Kerangal
Interprétation : Sylvain Groud, Marie-Laure Delpuech
Assistant : Bruno Bayeux
Création lumières : Michaël Dez