Le coup d’envoi de la onzième édition du festival du film amazigh a été donné samedi dernier en fin de journée au niveau de la salle omnisports de la ville balnéaire d’Azeffoun. C’est dans un véritable climat de fête que s’est déroulée la cérémonie d’inauguration. Il y a avait un peu plus de 1.000 personnes dans la salle avec la présence de célébrités aussi bien de la région que celles venues d’ailleurs.
Le public a été charmé de retrouver Boudjemâa El Ankis, accompagné de son fils. Il y avait aussi des comédiens comme Mohamed Hilmi ainsi que des chanteurs dont Ouazib Mohand Améziane, Kamal Hamadi, Ait Menguellet et la liste est encore très longue. Les organisateurs ont réussi en effet à inviter un maximum de grandes figures de la culture algérienne aussi bien d’expression kabyle qu’arabophone. C’est d’ailleurs une première en quelques sortes surtout dans une région comme Azeffoun où l’activité culturelle est quasi nulle. Une scène répondant aux normes professionnelles a été aménagée à cette occasion avec une sonorisation de très bonne qualité qui sied à ce genre d’événement de dimension nationale, voire internationale puisqu’il y avait aussi la présence d’invités étrangers particulièrement ceux venus de Corse.
Le premier spectacle a été confié à l’orchestre polyphonique des Aurès (Batna) qui a charmé le public avec de belles partitions de musique classique universelle. Suite à quoi, le public à eu droit à visionner un clip réalisé par l’un des membres du comité d’organisation. Il s’agit d’une longue chanson ayant pour support musical une musique de Mohamed Iguerbouchen et dont le texte a été écrit par Kamal Hamadi.
Ce dernier a été invité à monter sur scène par les animateurs Belaid Tagrawla et Mohamed Abdoun. Un tonnerre d’applaudissements a accueilli le compositeur qui a expliqué en quelques secondes comment l’idée d’écrire cette chanson est née et qu’à travers ce texte organisé sous forme de rimes, un hommage vibrant voulait être rendu à un maximum d’artistes originaires d’Azeffoun à l’instar de Hanifa, Rouiched, Mohamed Hilmi, Said Hilmi, Mohand Said Fellag, Fadila Dziria, El Hadj Mhamed El Anka, Boudjemâa El Ankis, Ouazib Mohand Améziane, Hamidou…
Après quoi, le commissaire du festival, Assad Si El Hachemi est intervenu pour souhaiter la bienvenue à l’ensemble des présents et remercier du coup tous ceux qui, de près ou de loin ont mis la main à la pâte pour permettre à ce festival d’avoir lieu mais surtout de se tenir avec une telle dimension. De son côté, El Hadi Ould Ali, directeur de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou a été chargé par le wali de transmettre un message à l’ensemble des participants au festival.
Ainsi, le wali de Tizi Ouzou a souligné que ces moments de joie « nous donnent une double joie, celle de voir le film amazigh grandir et ses réalisations s’intensifier dans un accomplissement rêvé par bien de générations de militants et d’acteurs du cinéma d’expression amazighe puis celle de nous retrouver à Azeffoun, terre de grands artistes et d’hommes de culture qui ont marqué de leur empreinte la culture algérienne aussi bien au plan national qu’international.
J’ai maintenant une pensée à tous les enfants de cette région, morts ou vivants qui ont donné ou continuent à donner le meilleur d’eux même à la culture amazighe en particulier et algérienne en général ». Le wali de Tizi Ouzou précise que cette édition marque le début d’une large décentralisation de la vulgarisation de l’effort cinématographique au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou : « A partir de cette région, toutes les régions de la wilaya peuvent aspirer à être un jour une terre d’accueil à cette manifestation de haute portée culturelle, économique et touristique.
A travers la présente édition, le film amazigh s’invite dans les tréfonds de la Kabylie et devient un outil de proximité, de rapprochement entre les acteurs et leur téléspectateurs ». La soirée s’est poursuivie avec la projection d’un documentaire inédit réalisé autour de la vie et de l’œuvre de l’écrivain Tahar Djaout. Ce produit a été réalisé par le journaliste Abderrezak Larbi Chérif qui a obtenu l’Olivier d’Or lors de la dixième édition en 2010 à la maison de la culture de Tizi Ouzou. Le documentaire sur Tahar Djaout, intitulé « Un poète peut-il mourir ?» a été projeté en hors compétition. Pour la journée d’hier, dimanche, six films, en compétition pour l’Olivier d’Or, devaient être présentés tout au long de la journée au niveau de la salle des fêtes d’Azzefoun.
Les projections devaient être systématiquement suivies de débats en présence des réalisateurs.