La réouverture en ce début du mois courant du Centre scientifique et des loisirs d’Alger de la rue Didouche-Mourad, une fois n’est pas coutume, a profité aux artistes-plasticiens puisqu’ils y disposent désormais d’une belle galerie d’exposition.
Les peintres l’ont étrennée en y organisant du 11 au 22 décembre 2010 et ce, en collaboration avec l’Etablissement Arts et Culture de la wilaya d’Alger, une exposition collective ayant réuni des œuvres d’une vingtaine d’entre eux « C’est la meilleure au niveau d’Alger » estime le peintre Djamel Guemroud, président de l’Amicale des anciens des Beaux-arts. En effet la nouvelle galerie offre l’avantage d’être attenante à une salle de réunion et à d’autres services qu’abrite le centre tels que la bibliothèque et le cybercafé. La salle de réunion flambant neuve a du reste reçu mercredi passé une première assemblée de membres de l’Amicale (une quinzaine de personnes environ) avec comme ordre du jour : débattre de la situation des artistes-plasticiens en Algérie. Les artistes-peintres de l’aveu général souffrent de l’éparpillement des rangs, qui plus est, s’est aggravé, suite à la décennie noire, l’Amicale qui a été créée il y a une année ambitionne d’organiser la corporation en vue d’en faire une force de proposition et d’action et un cadre de médiation avec les pouvoirs publics. Les présents ont relevé à l’unanimité la dégradation de la situation socioprofessionnelle des artistes-peintres. Le peintre Ali Boukhalfa a déploré pour sa part l’absence de représentants de la wilaya d’Alger. « Aucun n’a daigné marquer de sa présence notre exposition collective et pourtant ils ne sont pas sans savoir que nous l’organisions ». Sceptique et critique, le peintre Nordine Chegrane doute de la durabilité de l’espace que les peintres se sont vus concédés. Il se demande quel apport un artiste peut y ramener. Il fait même un reproche à peine voilé aux dirigeants de l’Amicale qui ne jugent pas utile de noter le nom des artistes qui ont répondu présents à l’appel de l’association. Mme Maâtallah a plaidé pour sa part pour la « prolongation de l’espérance de vie » des artistes en s’insurgeant contre le fait que des compétences avérées se soient trouvées pour différentes raisons en dehors du circuit de l’art. « L’école des Beaux-arts ne forment pas les artistes, il faut se rapprocher de ces gens qui possèdent les outils théoriques et pratiques » a-t-elle poursuivi. « Nous sommes dans un pays qui a tué l’image » rétorque Zidouni Noureddine, peintre et professeur à l’Inad (Institut national des arts dramatiques) de Bordj El-Kiffan. Selon ce professeur qui a eu à réaliser des scénographies pour le théâtre et notamment pour Les Enfants de La Casbah, pièce adaptée par Fouzia Aït El-Hadj « il n’y a pas d’image du fait qu’on ait éteint la lumière ». Et de révéler « vous savez à l’INAD on a supprimé la filière scénographie, on n’a plus de scénographe, lequel contribue à 50 % du montage de la pièce, or c’est l’élément le plus important, le scénographe est aussi un désigner». Selon l’encyclopédie Wikipédia la scénographie « désigne aujourd’hui l’art de l’organisation de l’espace scénique, grâce à la coordination des moyens techniques et artistiques. A partir de ce qui est identifiable par le public, considérant les caractéristiques de la matière, le scénographe est celui qui compose avec des volumes, des objets, des couleurs, des lumières, et des textures ».