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Artisanat entre tradition et modernité
Le pari de « Res’Art »
14 Décembre 2010

L’institut Cervantès d’Alger abritera aujourd’hui entre 9h30 et 12h 30 une table ronde sur le thème « Artisanat entre tradition et modernité ». À partir de 14h, le public assistera au premier défilé de mode du réseau d’artisanes d’art algérien Res’Art. Cette manifestation est organisée par « Res’Art », avec le soutien de l’AECID, (Agence espagnole pour la coopération internationale au développement) et du Fonds pour les femmes en Méditerranée.

Au menu de cette rencontre, qui a pour objectif de sensibiliser la société algérienne aux métiers de l’artisanat désormais menacés d’extinction, figurent des communications d’experts et d’artisanes venus d’Espagne, de France, du Mali et du Burkina Faso. Créé en 2003 par l’association femmes en communication, «Res’art» milite pour le développement de l’artisanat de haute qualité. Jusqu’à la fin 2009 son réseau est parvenu à s’implanter dans 10 wilayas (Adrar, Tiaret, Alger, Oum el Bouaghi, Tipaza, Oran, Ghardaïa, Illizi, Naama et Mascara) avec 71 artisanes. En 2010 «Res’art» a renforcé son effectif, lequel devait atteindre 150 artisanes, réparties sur 14 wilayas. Ouvert sur le monde extérieur, «Res’Art» a tiré profit du soutien que lui apporte le Fonds pour les femmes en Méditerranée en suivant un cycle de formation intensif en design, la gestion du groupe et le commerce. La participation du réseau dans les salons internationaux lui a valu un succès quasi immédiat. Des vestes algériennes sans manche brodées avec des motifs berbères et des sarouels frappés de motifs au crochet, ont été abondamment écoulés en 2008 au Salon International de l’Artisanat de Ouagadougou, au Burkina Faso (SIAO). Tout le stock de «Res’Art» ainsi ramené a été épuisé. Le pavillon de créativité du SIAO a du reste sélectionné «Res’Art» pour 5 de ses articles, qui ont été qualifiés d’innovants. Le premier article est un ensemble tailleur en lin jupe longue et caraco orné de broderie saharienne de la région de Touggourt, réalisé par Nadjet Azizi de Touggourt et travaillé par un design de Sara Diaz Marcos, une designer diplômée de l’Institut d’enseignement artistique de Madrid qui participe dans la rencontre d’aujourd’hui.
Le second article est un couffin de palme recouvert avec un tissu africain et des accessoires, créé par Mina Lamari et Farida d’Adrar. Le troisième est un collier orné d’une khamsa (représentation d’une main) avec des turquoise et du vermeil réalisé par Fafa d’Alger.
Le quatrième est un service à thé peint réalisé par Farida Lamari d’Adrar et le cinquième est une veste sans manche noire brodée de bleu avec des broderies berbères et une djellaba créée par Sadia Balaidi de Larbaâ Nath Iraten (Tizi-Ouzou). L’artisanat algérien dans son ensemble joue sa survie, il peine à imposer une fonction utilitaire dans un monde globalisé, travaillé par des logiques d’uniformisation des modes de vie et de consommation. Pour ne parler que du vêtement, force est de reconnaître que le jean, le tailleur, le pantalon occidental, le costume-cravate ont détrôné gandouras, burnous, sarouals et autres robes traditionnelles. Le problème n’est pas tant de maintenir leur usage que de trouver les voies et moyens en vue de leur modernisation, un travail qui en somme permettra de perpétuer le métier d’artisan à l’ère moderne.

Par : LARBI GRAÏNE

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