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15e salon international du livre d’Alger
Clôture du Sila en attendant le Prix des libraires
8 Novembre 2010

Le rideau est tombé samedi soir sur le 15e Sila après 10 jours d’exposition. Grosso modo l’édition de cette année s’est déroulée dans de bonnes conditions. Malgré les fortes averses qui ont marqué cette manifestation culturelle, le chapiteau dressé sur l’esplanade du complexe Mohamed Boudiaf n’a pas désempli, il y a eu beaucoup de monde, 150.000 visiteurs/jour selon les organisateurs, et surtout contrairement au salon précédent, on n’a pas eu à enregistrer par ce temps pluvieux des cas d’infiltration d’eau ou une aggravation du taux d’humidité.

Par contre c’est au niveau de la programmation des activités culturelles en marge du Sila, que des couacs n’ont pas manqué d’apparaître. L’annonce de l’annulation de la conférence qui devait être donnée par Me Vergès, a été faite par la Radio, les journalistes et le public intéressé apprendront la nouvelle via ce média et non pas par affichage local. Mais l’annulation d’autres conférences n’ont pas eu droit à la même attention. La Radio n’ayant pas cette fois-ci relayé l’information, les journalistes ont dû attendre longtemps avant qu’on vienne les informer de l’annulation de telle ou autre activités. Parfois même les modérateurs eux-mêmes n’en sont pas plus avancés. Ainsi Youcef Saïah, critique littéraire qui devait animer la table ronde programmée pour le samedi 6 novembre de 14h à 16h avec le romancier et poète Djamel Kharchi, nous a confié qu’il ne savait pas si celui-ci allait venir. Or il était déjà 14h30 passé. Il semblerait que des impondérables comme la maladie peuvent perturber le cours des activités. Ce qui est tout à fait normal. Mais toujours est-il que le commissariat du salon est là pour savoir si les personnes qu’il a programmées dans les conférences et autres tables rondes seront ou non disponibles le jour J. N’empêche le vendredi 5 novembre les journalistes ont dû attendre de pied ferme et en vain l’arrivée des écrivains Rachid Boudjedra et Merzak Begtache. Aucune information n’a filtré sur le sort qui allait être réservé à la manifestation et ce, jusqu’à l’ultime minute. La conférence que ces deux hommes de lettres devaient animer sur la critique littéraire n’aura donc pas lieu. «J’avais la fièvre, ce n’était pas possible de venir avec plus de 45 degrés de température» nous a confié Rachid Boudjedra que nous avons croisé le lendemain au salon. Tout le monde pourtant reconnaît des améliorations au niveau de l’organisation par rapport aux éditions précédentes. Nous n’irons pas jusqu’à dire pour notre part comme l’a fait l’écrivain Abdelkader Djemaï que «le salon d’Alger n’a rien à envier à celui de Paris». Il y a eu certes des choses très positives qui restent cependant à bonifier. En effet on ne peut qu’éprouver de la satisfaction en voyant que le public manifeste de l’intérêt pour les conférences-débats et les tables rondes. Cependant les salles ou les espaces devant les abriter se sont trouvées souvent trop exiguës pour contenir ce beau monde. En outre, on se rend compte que la 15e édition du Sila n’a pas reconduit la cérémonie de remise des prix des libraires algériens qui était incluse dans le rituel du Sila à l’époque où il se tenait dans le pavillon de la Safex aux Pins Maritimes. Pour rappel le prix des libraires algériens récompense une œuvre de qualité, éditée en Algérie. Le prix 2009 a été attribué à Hamid Grine et la cérémonie de remise n’a pas été organisée sous les chapiteaux, mais à la Safex. «Les organisateurs se sont rendus compte que l’événement du Sila est un moment attractif qui fait de l’ombre au Prix, les libraires qui le décernent ont jugé donc qu’il était beaucoup plus utile d’organiser une cérémonie à part afin de lui garantir une médiatisation optimale» nous a confié Abdallah Benadouda, chargé de communication du Sila. Pour le bilan du salon de cette année ce dernier nous a conviés à nous en référer à une prochaine conférence de presse qui sera consacrée à cet effet.

Dans les dédales du salon

L’Harmattan s’installe en Algérie
Les éditions l’Harmattan, basées à Paris et spécialisées dans les domaines maghrébin, arabe et africain, vont ouvrir un point de vente en Algérie au début de l’année 2011. Le point de vente sera situé à Dar el-Beïda dans la wilaya d’Alger et sera opérationnel février prochain a-t-on appris auprès de Mme Zyriat, représentante des éditions Zyriab.

Centre de presse, centre de maquillage
Le centre de presse (écrite) a abrité également la « loge » des maquilleuses pour journalistes devant passer à la Télévision. Souvent ce centre a été investi par des personnes étrangères au métier qui ont occupé les ordinateurs pour naviguer sur Internet. Les journalistes ont, la plupart du temps, étrangement déserté cet espace qui n’était pas connecté au premier jour du salon.

Un titre gratuit
Un monsieur a offert gratuitement des centaines d’exemplaires aux visiteurs du Sila, «C’est gratuit, lisez la véritable histoire de la Guerre d’Algérie, lisez le livre qu’on veut étouffer !» ne cessait-il pas de crier à la cantonade aux abords de l’entrée principale du salon. Renseignement pris, le monsieur en question n’est autre que l’auteur du livre Français par le crime j’accuse !. Il s’agit en fait de Mohamed Garne qui a écrit son autobiographie où il raconte les viols qu’a subies sa mère pendant la guerre de Libération et dont lui-même est le fruit, étant né d’un père inconnu.

Le livre religieux, un mythe
Si le livre religieux a été vendu comme d’habitude en grosse quantité, il faut reconnaître qu’à peu près tous les livres, toutes disciplines confondues, ont fait l’objet de ventes faramineuses. Les dictionnaires, les livres pour enfants, les livres d’histoire, de sciences sociales, les livres scientifiques, de critiques littéraires et les romans dans les deux langues, se sont écoulés aussi comme des baguettes de pain.

Des cabinets bondés
A l’heure de la prière, les cabines abritant les toilettes sont prises d’assaut par les prieurs qui y viennent faire leurs ablutions. L’intervention des agents de sécurité s’est montré nécessaire pour en limiter l’accès. En effet la présence au même moment de plusieurs personnes dans ces cabines, induisait un poids excédant celui qu’elles peuvent supporter. Les agents ont donc régulé le flux des passages pour éviter l’effondrement des cabines. Pourtant on aurait pu éviter cette situation si on avait envisagé une salle des toilettes spécial ablutions.

Les modérateurs dépassés
La plupart des modérateurs qui ont eu à animer des rencontres avec le public ont eu du mal à gérer leur auditoire. Apparue dans le sillage de la communication moderne, la fonction de modérateur comme son nom l’indique sert à modérer les débats, le modérateur distribue la parole, suscite les questionnements et impose une certaine discipline dans l’échange. Or on a vu que le public algérien n’aime pas beaucoup cet « arbitre » d’un nouveau genre. Alors que le modérateur conseille de poser les questions, la plupart qui ont pris le micro se sont attardés pour placer leurs commentaires. Besoins de communications insatisfaits dites-vous ?

Nos vieilles mères se mettent à la lecture ?
Ce qui saute aux yeux c’est la popularisation du salon. On a même vu nos grand-mères analphabètes avec le haïk de rigueur faire le déplacement en compagnie de leurs enfants ou petits-enfants. Toutes les franges de la population se sont côtoyées au salon, de sorte qu’on s’était demandé si ce n’était pas là le signe que l’Algérie se mettait à la lecture. « Ils sont là par ennui, ils n’ont pas où aller » nous a soufflé à l’oreille une éditrice.

Des vendeurs de cacahuètes à la rescousse
Les vendeurs de cacahuètes et autres parapluies ont senti l’odeur de l’argent derrière le livre. Ils se sont présentés nombreux aux abords du Sila pour proposer leurs services aux visiteurs. Boissons, cigarettes, bonbons ont été ainsi écoulés à satiété comme dans une foire foraine. Les enfants du reste ont trouvé à l’intérieur de l’enceinte avec quoi passer une belle journée puisqu’ils avaient à leur disposition des manèges.

Par : LARBI GRAÏNE

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