il apprend à l’âge de 14 ans à jouer de la mandoline, du violon alto, du tar, de la derbouka, du r’bab, du luth et de la flûte. Il se distinguait déjà à cet âge dans les fêtes de mariage en chantant en soliste les istikhbars (préludes). Il est découvert par le cheikh Abdeslem Bensari (1876 - 1959) qui le forme sur le plan musical.
Abdelkrim Dali, de son vrai nom Abdelkrim Ali Dali est une figure emblématique de la musique traditionnelle inspirée de l’andalou, hawzi et aroubi. Il est le fils de Dali Ali Abdelkader, un halouadji (pâtissier) tlemcénien, auprès duquel il apprend le métier. Né le 16 novembre 1914 dans le quartier de Hart Erma (quartier des archets) à Tlemcen, Abdelkrim Dali est décédé à Alger le 21 février 1978 à l’âge de 64 ans. Dilettante, il apprend à l’âge de 14 ans à jouer de la mandoline, du violon alto, du tar, de la derbouka, du r’bab, du luth et de la flûte. Il se distinguait déjà à cet âge dans les fêtes de mariage en chantant en soliste les istikhbars (préludes). Il est découvert par le cheikh Abdeslem Bensari (1876 - 1959) qui le forme sur le plan musical. Celui-ci l’associe à toutes ses activités en lui permettant de prendre part aux fêtes et cérémonies organisées par les familles. La décision de son père de le mettre à la disposition d’un ami, artisan et coiffeur de son état, pour l’initier à ce métier, sera payante sur un tout autre plan. En effet dans la boutique de l’artisan, le jeune Abdelkrim Dali s’est retrouvé en pleine salle de rencontre pour artistes de renom à l’image de Cheikh Lazâar Bendali et Cheikh Omar El Bakhchi, Cheikh Dali Yahia, Cheikh Boudalfa, Mustapha Brixi et le maître El Yaho Bensaïd (Ibého).Plus tard il améliorera ses connaissances auprès de tous ces Cheikhs. Il quittera Cheikh Abdeslem Bensari après un voyage au Maroc pour rejoindre l’orchestre de Cheikh Lazaâr Bendali Yahia. La "nuit" de miel fut de très courte durée entre les deux hommes à peine 5 mois correspondant à la saison artistique de l’année 1928. Il intègre ensuite l’orchestre de Cheikh Omar El Bakhchi (1884 - 1959), son véritable inspirateur, qui l’aidera à voler de ses propres ailes. Il a eu à côtoyer plusieurs maîtres de l’andalou (femmes ou hommes). On retrouvera du reste le jeune Abdelkrim dans l’ensemble de El Maâlma Yamna Bent El Hadj El Mahdi (1854-1933) à Tlemcen. Plus tard en 1930 aux côtés du grand maître du malouf, Cheikh M’hamed El Kourd (1885-1951).On est à l’époque de la gloire des films égyptiens qui ont su mettre en vogue les chansons d’Oum Kaltoum et d’Abdelwahab. Celui qui allait devenir Cheikh Abdelkrim Dali va les interpréter à merveille en s’étant trouvé intégré dans l’orchestre du Cheikh Larbi Ben Sari. Mais c’est sa rencontre avec l’orchestre de la grande chanteuse Cheikha Tetma qui va faire connaître Cheikh Abdelkrim Dali dans toute l’Algérie. A 16 ans, déjà, il enregistre un istikhbar pour « Nari Haïchat Tentfa » et « Kif Aâlai Ouhilti ». De la période qu’il a passée avec Cheikha Tetma qu’il a accompagnée au violon et au luth, on retiendra qu’il avait enregistré à ses côtés vingt disques qui sont sortis chez Algeriaphone. Une compilation de ces chansons a d’ailleurs été éditée sous forme de deux albums par le Club du Disque Arabe. Il atteint la notoriété en enregistrant « Amersouli », « El Kawi », « Nergheb EI Mouid » et « El Hadjam". La création de Radio Alger en 1940 se mêlera à sa destinée puisque Boudali Safir qui en était le directeur artistique fait appel à lui pour l’animation de concerts de musique andalouse. Abdelkrim Dali s’installe donc à Alger avec sa famille. Il devient à l’Indépendance le représentant attitré de l’école de Tlemcen et s’illustre en composant des chants religieux et patriotiques. Il obtient en 1965 une chaire au Conservatoire d’Alger et devient dès 1971 conseiller auprès de l’institut national de musique. Il s’occupe alors d’enregistrer les noubas telles qu’elles ont été transmises par la tradition tlemcénienne. Il fera partie de l’équipe qui va élaborer la célèbre œuvre anthologique de la musique andalouse, éditée par la Sned entre 1975. Il est l’auteur de la chanson de fête « Saha Aïdkoum » ainsi que du célèbre poème « Rihla Hidjazia » (El hamdoulilah nelt qasdi ou bleght m’naya).Plus qu’un représentant d’un genre -l’andalou de Tlemcen- Abdelkrim Dali, éclairé par les conseils de son maître Mahieddine Lekehal, a innové en fusionnant deux styles, le gharnata de Tlemecen et le sanaâ d’Alger.