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Mémoires d’un des derniers révolutionnaires du siècle passé
Les prémonitions de Castro
1 Août 2010

«La victoire stratégique», son ouvrage est la première partie de ses mémoires dont il a commencé la rédaction depuis sa maladie qui l’avait incité à céder le pouvoir à son frère Raùl. Le vieux guerrier raconte « la bataille qui empêcha l’extermination de la petite Armée rebelle»

Fidel Castro compte publier, début août, son livre portant sur la guerre qu’il livra à la dictature de Batista en 1958. Ayant retenu pour l’heure le titre de La victoire stratégique, l’ouvrage n’est en somme que la première partie de ses mémoires dont il a commencé la rédaction depuis sa maladie qui l’avait incité à céder le pouvoir à son frère Raùl. Le vieux guerrier n’entend pas s’arrêter en si bon chemin, puisqu’il projette de se mettre à rédiger la seconde partie. Dans un document signé par Fidel Castro lui-même que nous a fait du reste parvenir l’ambassade de Cuba à Alger, celui-ci affirme y raconter « la bataille qui empêcha l’extermination de la petite Armée rebelle» et de poursuivre plus loin : « Je dis des choses qui se sont avérées prémonitoires». Et de rappeler qu’« à la fin de l’allocution que j’écrivis pour être lue sur Radio-Rebelde le 7 août [1958], au lendemain de la bataille finale de Las Mercedes, j’affirmai : « L’offensive a été liquidée. Le plus impressionnant effort militaire jamais consenti dans notre histoire républicaine s’est achevé sur le désastre le plus épouvantable, un désastre que n’auraient jamais pu imaginer l’orgueilleux dictateur et ses troupes, dont la fuite, au terme de deux mois et demi où elles sont allées de défaite en défaite, marque les jours finals de son odieux régime. La Sierra Maestra est désormais absolument débarrassée de forces ennemies. » Selon Castro, les troupes de Batista connaîtront la déroute après soixante-quatorze jours de combats ininterrompus. C’est ce moment crucial qu’il qualifie de « virage stratégique de la guerre ». Le sort de la dictature fut dès lors définitivement scellé. « Dès lors, écrit le chef de la révolution cubaine, l’initiative stratégique passa définitivement aux mains de l’Armée rebelle, maîtresse absolue, par ailleurs, d’un vaste territoire où l’ennemi ne tenterait même plus de pénétrer ». C’est ainsi que l’opposition armée a pu prendre l’avantage et a pu du coup, précise Castro, récupérer une énorme quantité d’armes. Castro revient aussi sur la contribution de Che Guevara et de Camilo à l’offensive qui allait précipiter l’effondrement du régime militaire, il y rappela aussi les péripéties de la « grève générale révolutionnaire », lancée sur Radio Rebelde et qui avait fini par paralyser le pays. Sous la plume de Castro, l’offensive contre les positions du régime y apparaît comme une offensive épousant une progression dans les plaines du centre du pays. «  À l’école de Minas del Frío, l’ancienne première colonne entraîna de nouveau plus de mille recrues qui, conduites par des chefs nés de leurs propres rangs, occupèrent les localités et les villes sur la route nationale entre Bayamo y Palma Soriano » poursuit l’ex-chef de l’Etat cubain. A partir de ce moment, tout va aller vite. Les rebelles purent détruire des half-tracks T-37 flambant neufs et des chars lourds. L’aviation, note Castro, s’est avérée impuissante à empêcher la prise des villes notamment la prise de Palma Soriano le 27 décembre 1958. Trois mille hommes ont, selon Castro, participé à la contre-offensive de l’hiver 1958 pour chasser Batista. Les mémoires de Castro évoquent aussi les tentatives du général Eulogio Cantillo visant à constituer une junte militaire pro-américaine après que celui-ci s’était rendu compte de la défaite définitive de Batista. Le 4 janvier 1959, les rebelles s’emparent de cent mille armes, des bateaux et des avions. Les principaux acteurs de ce succès sont d’après Castro : «L’équipe du Bureau des questions historiques du Conseil d’Etat, les maquettistes du Grupo Creativo de Casa 4, sous la direction de l’ayudantía, le cartographe Otto Hernández, le général de brigade Amels Escalante, le maquettiste Jorge Oliver, le jeune dessinateur Geordanis González, sous la direction de Katiuska Blanco, journaliste et écrivaine brillante et inlassable ».

Par : Larbi Graïne

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