Le coup d’envoi de la 7e édition du Festival international du cinéma du Sahara occidental (Fisahara) a été donné, jeudi dernier, au camp des réfugiés sahraouis de la wilaya de Dakhla à 196 km au sud-est de Tindouf. La manifestation qui se clôture aujourd’hui aura pour point d’orgue cette année l’inauguration au camp des réfugiés du 27 Février à 30 km au sud-est de Tindouf d’une école de l’audiovisuel, du cinéma et de la télévision. Fisahara 2010 a pour invité d’honneur l’Afrique du Sud qui participe avec deux films.
Le pays de Mandela confirme ainsi son soutien à la République arabe sahraouie démocratique, Etat qu’il avait reconnu le 15 septembre 2004. D’ici la date de clôture une cinquantaine de films environ auront été projetés en plein air ou dans des cinéclubs qu’abritent de grandes tentes dressées à cet effet. Au menu plus d’une dizaine de films espagnols et d’autres du Mexique, France, Argentine ainsi que des coproductions (Allemagne – Australie, Argentine-Espagne, France-Italie-Belgique). L’Algérie, participe avec 9 films et 4 documentaires. La projection des films a débuté avant même l’entame du festival. Des écrans géants ont été dressés sur la place vers laquelle ont afflué d’immenses grappes humaines composées d’une majorité de femmes et d’enfants. Les Sahraouis ont pu ainsi découvrir mercredi passé les films algériens Benboulaïd d’Ahmed Rachedi et Kabla de Tarek Teguia. Les films La Maison jaune d’Amar Laskri et Mimezrane de Ali Mouzaoui ont été à leur tour portés à l’écran le jeudi. Le jour d’après ce fut le tour de Voyage à la Capitale de Abdelkrim Bahloul et Patrouille à l’Est d’Amar Laskri d’être projetés sur les écrans. Pour ce qui est des documentaires, il a été procédé à la projection du film sur Mouloud Feraou d’Ali Mouzaoui, de celui sur le Nepad de Abdenour Zahzah, du film intitulé Mémoire du Festival panafricain de 1969 de Boualem Aïssaoui et d’Alger, la Mecque des mouvements de libération africains de Lamine Merbah. Les projections ont lieu en soirée entre 20 h et minuit. Parallèlement aux projections, des ateliers de l’audiovisuel ont été organisés au profit de cinéastes amateurs sahraouis. Le gouvernement sahraoui à travers ce festival entend outre transformer le cinéma construit en argile et en toile en un espace de la connaissance, du développement et d’échanges, attirer l’attention des caméras de télévision de Madrid, de Los Angeles, et Paris sur ce qui se passe à Laâyoune et Smara (territoire sahraoui occupé ([NDLR]). Plus de 200 mille réfugiés sahraouis vivent depuis 1975 dans la région de Tindouf dans le sud-ouest de l’Algérie. Les jeunes générations n’ont jamais connu le pays de leurs parents qu’ils ont fui il y a de cela maintenant plus de 30 ans. De nombreux films en lice dans ce festival traitent de l’affaire du Sahara occidental. Ainsi en est-il du film espagnol Problème testamentaire du peuple sahraoui de Jordi Ferrer Y Pablo Vidal. Y est abordée la problématique de l’occupation par le Maroc d’un «territoire isolé du reste de l’Afrique par un mur de 2720 km» Le film met en scène la vie pénible dans laquelle sont plongés les Sahraouis qui sont demeurés dans les territoires annexés par le royaume chérifien. Sur les habitants de ces contrées pèse d’une manière permanente la menace d’une répression généralisée. Ces derniers n’osent même pas prononcer l’expression «Sahara occidenta» ou le mot «Référendu». Tout journaliste étranger qui avec son appareil photo ou sa caméra tente de rapporter quelques témoignages sur cet espace minutieusement surveillé et verrouillé par les Marocains, est renvoyé manu militari dans son pays. Le film en gros met en évidence le black-out médiatique imposé à un territoire afin d’étouffer la voix de son peuple en entier.