Ahlem Mostaghanemi, la grande écrivaine et poétesse algérienne de langue arabe, native de Constantine, l’auteure la plus lue dans le monde arabe, est l’hôte d’honneur de la 28e édition de la Foire internationale du Livre de Tunis qui se tient du 23 avril au 2 mai prochain, au parc des expositions du Kram.
Ahlem Mostaghanemi, qui ne cesse de gravir les échelons à l’échelle mondiale, ne cesse d’honorer l’Algérie par sa production littéraire. Sa notoriété est perceptible à travers ses différentes distinctions. D’ailleurs, elle est connue pour être l’écrivaine la plus lue dans le monde arabe.
Ses romans sont célèbres dans tout le monde arabe, notamment sa trilogie, «Passager d’un lit», «L’anarchie des sens» et «La mémoire de la chair». Ils mettent en valeur le corps. Pour preuve, le livre «La mémoire de la chair» sera interdit dans nombre de pays arabes et ce, pendant plusieurs années. Ce roman a été par la suite traduit en plusieurs langues dont l’anglais par Baria Ahmar Sreih, l’italien, par Francesco Leggio, et le français, chez Albin Michel, par Mohamed Mokeddem. Le jury du prix Najib Mahfouz, qui lui a attribué cette distinction en 1998, dira: «l’écrivaine algérienne Ahlem Mosteghanemi, est une lumière qui scintille au milieu de ces ténèbres. Ce roman a pu réunir le meilleur du roman international et de la tradition populaire. Ecrit dans une langue arabe élégante avec un sens littéraire aigu, il est doté d’une trame technique et esthétique uniques en leur genre, et une narration bien ficelée qui provoque l’admiration et l’éblouissement ».
Après plus de quinze ans, son roman «Dhakirato al jassad» (Mémoire de la chair) ne cesse de faire l’actualité culturelle d’autant plus il sera porté à l’écran en Tunisie. Publié en 1993, ce chef-d’œuvre est aujourd’hui à sa 28e édition. D’ailleurs, le grand poète Nizar Kabbani dira du roman : «Le roman est un poème écrit sur toutes les mers,…. La mer de l’amour, la mer du corps, la mer de l’idéologie, la mer de la révolution algérienne. De ses héros, de ses anges, de ses démons…..Ce roman ne parle pas uniquement de la mémoire de la chair, il résume l’histoire de l’Algérie, la tristesse algérienne et l’ignorance», en ajoutant : «Il m’a donné le vertige. Il est rare qu’un roman me fasse ainsi tourner la tête».
Ahlem Mostaghanemi, en Algérie, n’est pas seulement une grande dame de la littéraire, mais elle est également cette enfant qui a grandi dans un milieu familial dans lequel son père a joué un rôle central. Ce dernier n’est autre que Mohammed Chérif, militant du P.P.A (Parti du Peuple Algérien). Qui, d’ailleurs, est présent partout dans ses écrits. Elle le dissimule parfois à travers ses romans, un père fantastique qui «hante» sa plume.
Enfin, par sa portée internationale, la foire de Tunis accueille des milliers de professionnels, de visiteurs et de créateurs étrangers majoritairement maghrébins, arabes et francophones.
D’ailleurs, le nombre d’éditeurs ne cesse d’augmenter, il s’élève cette année à 103 éditeurs tunisiens, 318 du monde arabe, et 232 d’autres pays, qui proposeront des livres concernant, entre autres, les domaines scientifiques, juridiques, économiques ainsi que les sciences humaines, outre les ouvrages pratiques et les livres réservés aux enfants.
Le programme culturel de la Foire comporte, notamment, un colloque international, du 30 avril au 1er mai, sur «l’universel et le local dans la pensée et la création» ambitionnant de trouver des réponses ayant trait à la préservation des spécificités locales à l’heure de l’enrôlement dans la culture universelle et l’accès des créateurs à l’universalité. Des auteurs d’autres horizons comme l’écrivain chinois Liu Xinglong, l’un des pionniers du roman chinois moderne, sont également à Tunis pour dialoguer à travers une rubrique intitulée «écrivains du monde».
K. H.