Bordj Bou-Arréridj a été choisie cette année par le Haut-Commissariat à l’amazighité (HCA) pour abriter les cérémonies de célébration de Yennayer.
Parmi les activités qui ont été programmées, il est à relever un mini salon du livre amazigh, des expositions d’arts traditionnels et d’arts plastiques ainsi qu’une soirée artistique animée par plusieurs groupes de musique comme "Izenzaren" et "Itran" ou des chanteurs comme Djamel Kaloun, Amar Azghal, Mohand Ouali Kezzar et Slimane Chabi.
Cette manifestation culturelle, qui durera trois jours, du 10 au 12 janvier, verra aussi l’organisation au complexe culturel Aïcha-Haddad d’une table ronde sur l’édition en tamazight, ainsi que d’une représentation de la pièce Le foehn, qui sera jouée par le Théâtre régional de Béjaïa, d’après un texte de Mouloud Mammeri. Yennayer est célébré le 12 janvier de chaque année dans tout le Maghreb. La fête porte la trace du calendrier julien qui avait été mis au point en 46 avant J.-C., sous le règne de Jules César. Celui-ci ajustera le calendrier lunaire alors en cours à la trajectoire du soleil. Le calendrier julien naît justement de cet ajustement. Et depuis, l’on a commencé à diviser l’année en 365 jours et un quart. Le 12 janvier correspond donc au dernier jour (soit le 31 décembre) de l’année julienne. Nous célébrons pour ainsi dire le nouvel an d’un ancien calendrier. Mais un nouveau réajustement du calendrier va intervenir presque une année après la découverte de l’Amérique. Il s’agit de l’adaptation préconisée par le pape Grégoire XIII qui se rend compte en 1582, que l’humanité avait enregistré 10 jours de retard sur les dates des équinoxes depuis la naissance du Christ. Ces dix jours de retard ont été cumulés bien entendu sur 12 siècles. Le pape Grégoire décide donc, pour rattraper ce retard, de passer directement de la date du 4 octobre 1582 au 15 octobre 1582. S’il en est a résulté l’ère grégorienne en référence au pape Grégoire, la fête de Yennayer, alors autrefois célébrée le 31 décembre, s’est vue ainsi décalée au 12 janvier. Enfin jamais Yennayer n’a été autant évoquée en Algérie que cette année. On a vu comment à l’occasion du match Egypte-Algérie, la presse nationale pour répondre en partie à la propagande du pays des Pharaons, a mis l’accent sur l’épopée de Shesshonk (Chachnaq Ier) un roi berbère qui se serait emparé en 680 avant J.-C. du trône pharaonique en Egypte, menacé alors par une invasion qui avait pour origine l’Ethiopie. La célébration de Yennayer chez les Amazighs ne s’attache donc pas uniquement à mettre à l’honneur le calendrier julien, mais vise aussi à revendiquer une victoire historique sur un ennemi extérieur.