Zakia Kara Terki est certainement chez nous l’une des meilleures interprètes de la musique andalouse. Son dernier album reprend les plus belles chansons du répertoire haouzi, mais assorties de nouvelles "noubates" jamais jouées auparavant.
Des moments de véritable délectation à l’écoute de la voix de l’artiste, douce et mélodieuse, Zakia Kara Terki qui nous a rendu visite au siège du journal. Elle était accompagnée de son manager et de son époux, avec entre les mains son dernier «bébé» : la pochette d’un disque magnifiquement élaborée. «Je suis heureuse d’être chez vous et de vous présenter mon dernier album, qui est le résultat d’un long travail», nous di-t-elle avec sa modestie coutumière. Le nom de Zakia Kara Terki revient souvent, dès lors que l’on parle de musique algérienne en général et de haouzi en particulier. Elle a marqué de sa touche ce genre musical sur lequel elle n’a cessé de travailler. Du reste le nouveau produit est une compilation de "diwanes" qu’elle a longuement travaillés. Comme nouveauté, on peut trouver sur la pochette l’historique de la musique haouzie, rédigé par Nacereddine Baghdadi, un journaliste spécialisé en la matière. C’est au terme donc d’un travail assidu que cette musicienne de talent et interprète a pu se frayer son chemin dans le domaine de l’art musical et réussir son parcours. Née dans une famille d’artistes, le chef de famille étant lui-même luthiste, le premier en Algérie, à savoir Hassine Abdeljalil, cette artiste a pu ainsi trouver le terrain propice pour s’épanouir, ce qui lui a permis de donner libre court à sa passion. Zakia Kara Terki a grandi et a affiné ses connaissances musicales en suivant une formation académique, aidée il est vrai par un père considéré comme une incontournable référence en matière de musique andalouse. En intégrant des ensembles musicaux algériens andalous, elle a mûri son art et a réussi à se faire un nom en marge de la notoriété de son père. La jeune Zakia Kara Terki a décidé en 1996 de voler de ses propres ailes et de fonder sa propre troupe pour défendre sa vision musicale. Sur les différentes manifestations artistiques qui se déroulent un peu partout dans le pays et notamment le Festival international de la musique andalouse et des musiques anciennes, elle dira son incompréhension de n’y avoir pas été conviée : «J’ai toujours répondu présente à toute invitation que ce soit pour un festival ou pour toute autre manifestation. Je suis heureuse qu’il y ait des manifestations culturelles de ce genre». Mais avoue Zakia Kara Terki «les organisateurs de ce festival ne m’ont à aucun moment sollicité pour y participer», et d’ajouter «Ils préfèrent sans doute faire appel à des étrangers au lieu d’encourager leurs propres artistes». «Lors de la première édition, ajoute-elle, un journaliste a posé la question au commissaire du Festival pour savoir pourquoi je ne figurais pas dans le programme. Il a répondu que j’exigeais un cachet trop élevé, alors que ce n’est pas du tout vrai». Et d’asséner «ils ne m’ont jamais appelée ou contactée».