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3e édition du festival culturel national ’’Ahellil’’
Timimoun exhume une tradition ancestrale
22 Décembre 2009

Timimoun, petite localité à l’architecture soudanaise au nord de la wilaya d’Adrar est, depuis dimanche, devenue l’attraction du tout Gourara et pour cause, la petite cité à l’ocre rouge accueille la 3e édition du Festival culturel national de l’Ahellil.

La manifestation, qui durera jusqu’au 25 décembre, coïncide avec l’ouverture de la saison touristique dans le grand Sud. Une douzaine de troupes d’Ahellil et six troupes folkloriques venues des quatre coins de la région ont été retenues pour cette manifestation. Les activités du festival auront comme théâtre le chef lieu de wilaya, à savoir Adrar, Charouine et Aouegrout, avec au menu, des soirées artistiques et une conférence sur le patrimoine immatériel qui seront animées par des enseignants et adeptes des «izelouan», autre vocable désignant l’Ahellil.
Des prix et des cadeaux seront décernés aux personnes qui sauront se distinguer ainsi qu’aux meilleures recherches entreprises sur cette tradition culturelle ancestrale. Les adeptes et les maîtres de ce chant feront l’objet d’un hommage pour le rôle qu’ils ont joué dans la préservation de cette tradition qui, il faut le dire, était menacée de disparition. L’Ahellil est un chant déclamé en langue berbère zénète. Si Pierre Augier a été le premier chercheur à avoir effectué les premiers enregistrements des chants Ahellil qu’il a compilés dans un 33 tours édité par le CRAPE (ex-Centre de recherche en anthropologie, préhistoire et ethnologie), c’est l’écrivain Mouloud Mammeri qui leur consacrera un ouvrage qui, outre son caractère scientifique, a servi à donner l’alerte sur une culture menacée sérieusement d’extinction du fait qu’elle soit exclusivement orale. Au début des années 1970, il avait entrepris au Gourara plusieurs séjours au cours desquels il a pu accueillir une quantité appréciable du corpus poétique qui allait fournir la matière pour son livre «L’Ahellil du Gourara» paru en 1984 chez la Maison des Sciences de l’Homme à Paris. Malgré toutes ces recherches, on n’est pas encore parvenu à cerner avec précision l’époque à laquelle remonteraient ces chants à dominante religieuse et mystique. Certains manuscrits du XIVe et XVe siècles en portent la trace mais aucun écrit spécifique n’a traité de ce genre en particulier. Le chant codifié s’apprend et se transmet par le biais d’écoles. Il obéit à des principes de virtuosité et d’esthétique vocale à l’effet de conduire vers la paix de l’âme. l’Ahellil est aussi une mémoire qui retient les hauts faits d’armes, les moments heureux ou malheureux passés ensemble, les héros locaux, la beauté de la nature, toutes choses qui font l’imaginaire des gens du Gourara.

Par : LARBI GRAÏNE

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