Depuis samedi 19 décembre, Tamanrasset, capitale de l’extrême sud de l’Algérie, vibre au rythme de la chanson et de la musique amazighes dont elle accueille la 2e édition et ce, jusqu’au 24 décembre. La première édition a eu lieu l’année dernière dans la même ville et c’est fort du succès d’estime arraché à la pointe de l’épée, que les animateurs de ce festival récidivent avec une volonté encore plus grande de hisser la chanson targuie, chaouie, mozabite et kabyle sur le haut du piédestal. A travers ces grands genres de l’expression artistique amazighophone, c’est un pan entier du patrimoine culturel algérien qu’on entend ainsi réhabiliter et promouvoir.

Tamanrasset, site touristique par excellence, trouve ainsi une aubaine pour se parer de ses plus beaux atours et pour dire qu’elle n’est pas uniquement une cité de sable et de montagne. Un hommage a été rendu à l’ouverture du festival aux artistes qui ont contribué à la promotion de la chanson amazighe. Dans cet ordre d’idées, l’accent a été mis sur l’importance de l’œuvre de Atmane Bali, Cherif Kheddam, Ali Nasri dit Katchou, la joueuse de tindi Badi Lalla, la joueuse de l’Imzad Amérioudh Fatma ainsi que Debbache Djamel Eddine du M’zab. Chaque soirée est consacrée à un genre précis. A la soirée de la chanson mozabite succède la soirée de la chanson chaouie et à celle-ci, celle targuie et enfin kabyle. Les organisateurs n’ont lésiné sur aucun effort pour conférer à l’évènement une dimension qui sied à ce type de manifestation puisqu’en parallèle aux activités scéniques, on a programmé des conférences qui traitent des réalités et des perspectives de la chanson amazighe ainsi qu’une série d’expositions portant sur l’artisanat traditionnel ainsi que sur l’itinéraire des figures emblématiques de la culture amazighe. Le public tamanrassétois averti ou néophyte pourra ainsi apprécier les communications que donneront des artistes ou des analystes en ce domaine. Ce cycle de conférence sur 4 jours et placé sous le signe de «la chanson amazighe, réalité et perspectives» sera animé par une pléiade de spécialistes et d’artistes à l’instar du spécialiste du châabi Abdelkader Bendamache, l’auteur-compositeur kabyle Kamel Hamadi, le berbérisant Abdessalem Abdennour, Dida Badi, Ali Bouchikh, Bouzidi Amour, Ouinissi Mohamed Saleh et Aït Faroukh Farida. Les conférenciers auront par exemple cœur à débattre de thématiques ayant pour objectif d’éclairer le public sur les obstacles sur lesquels butent ces genres musicaux. On notera aussi la présence à ce festival d’invités de marque comme le groupe Numédia et le chanteur Hassen Dady. Les différents groupes se produisent à l’esplanade de la Place du 1er-Novembre où ne manque pas d’affluer beaucoup de monde. Et pour cause, à l’affiche il y a Rabah Asma, les ténors M’ssabi Abdellah d’Illizi et les Razkaoui de Tamanrasset, le groupe rock kabyle Abranis de Bejaia, le groupe Tindi de l’association Tadoukelt, le groupe Tyor souk Naâmane de Oum El Bouaghi et le groupe Takouba de Tamanrasset. Trois importants prix en musique, en chanson et en musique et chanson seront décernés par le jury du festival aux meilleures troupes qui y participent. Les groupes participants sont venus de différentes wilayas du pays comme Ghardaïa, Khenchela, Tizi Ouzou, Illizi Adrar, Béjaïa et Oum El Bouaghi.