A la veille de la clôture du 14e Salon international du livre d’Alger qui s’est tenu du 27 octobre au 6 novembre, le dernier grand événement des manifestations culturelles a été marqué par l’organisation avant-hier de la conférence-débat animé par Olivier le Cour Grandmaison pour présenter son dernier livre «La république impériale. Politique et racisme d’Etat», paru chez Casbah Edition.
La salle en chapiteau dressé pour ce genre d’événements exceptionnels était archicomble ; de jeunes étudiants, des retraités et des universitaires étaient au rendez-vous pour rencontrer celui qui a affiché son refus de la tentative de réhabilitation de la colonisation. Olivier Le Cour Grandmaison déclare, concernant son dernier ouvrage, qu’il est venu presque spontanément après avoir terminé son livre de Colonisé, exterminé étant donné que "je me suis arrêté à une période extrêmement essentielle, celle de la France impériale, c’est-à-dire à l’aube de la IIIe république et je me suis douté ainsi en m’arrêtant des questions relatives a la construction de l’Empire, relatives également aux effets de cette construction sur les institution de la IIIe République, étaient laissé en jachère". Ce sont les effets de cette construction impériale très rapide, globalement en l’espace de trente ans ; de cela les républicains en sont très fiers puisque ils parviennent à faire de la France la seconde puissance impériale du monde. Et ce qui m’a intéressé donc, ce sont les conséquences de ce qu’on a appelé à l’époque la Métropole. Ce que je remarque à partir d’un constat, c’est l’absence parfois stupéfiante chez un certain nombre d’historiens, sans aucune ironie très prestigieux, de prise en compte de l’histoire de la République autant qu’elle a été une République impériale justement». Olivier le Cour Grandmaison a abordé des faits coloniaux mais également des idéologies coloniales qui sont encore contemporaines telle la loi du 23 février 2005. A ce sujet il dira que «certains journalistes oublient que cette loi est toujours en vigueur, en dépit de la suppression de ses articles les plus contestables. Je citerai ainsi le premier article, le plus important, qui dit que la nation exprime sa reconnaissance aux femmes et aux hommes qui ont participé à l’œuvre accomplie par la France dans les anciens départements d’Algérie, du Maroc et de Tunisie ainsi que d’Indochine et dans les territoires placés antérieurement sous la souveraineté française comme si ces territoires ont été placé par la grâce de quelque dieu sous la souveraineté française». Dans ce sillage, il dénonce «ministère de l’Immigration de l’Intégration et de l’Identité nationale, qui n’a pas son équivalent dans toute l’Europe même dans l’Italie de Belusconi». Le conférencier profite de cette occasion pour dénoncer le discours du président français Nicolas Sarkozy tenu le 26 juillet 2007 à Dakar, le qualifiant d’«obscène , d’abord, parce que prononcé à l’Université de Dakar" puis, également de par son contenu. C’est un discours parfaitement raciste. Croire qu’il y a un «homme africain» pour designer 900 millions du continent africain relève d’une véritable grossièreté intellectuelle».