Le plus constantinois des artistes algériens et aussi le plus algérien des chanteurs du monde, le maitre Hamdi Benani nous invite à la soirée qu’il animera à l’occasion des nuits du ramadhan de la salle El Mougar. En effet, l’ensorceleur du violon, fils de l’andalou, y sera en concert exceptionnel après demain, à partir de 22h.
Hamdi benani est né le 1er janvier 1943 à Annaba, qui fut la ville où fut consacré Saint Augustin comme évêque. Il est rapidement remarqué pour sa capacité d’interprétation de chansons, encouragé par son oncle, musicien de feu Mohamed El Kourd. A l’âge de 16 ans, Hamdi Benani remporte un premier prix de la chanson. C’est en 1963 que sa carrière de violoniste et de chanteur se concrétise publiquement. En effet, le public se souvient d’un récital au théâtre d’Annaba, où il interprète remarquablement «Ya bahi El Djamel», titre fulgurant chaudement applaudi et qui lui ouvre les portes de la reconnaissance du grand public. Celui que l’on surnomme «l’ange blanc», en raison de la couleur de son violon, a su apporter les lettres de noblesse et un souffle neuf à un genre musical, le malouf, lequel gagne avec ce ténor, un nouveau dynamisme et une vivacité avec ses «Adala ya adala», ou encore «Mahbounati». Les succès le hisseront au niveau de ses illustres aînés comme El Hadj Mohamed Tahar Fergani, Hassen El Annabi et Abdelmoumene Bentobbal. Ces chantres on pu apporter au malouf, (qui signifie en arabe «fidèle à la tradition»), le respect de notre patrimoine et de notre musique qui est transmise de génération en génération sans partitions écrites. Hamdi Benani, homme galant et charmeur à la fois, est sans contestation aucune le chanteur et musicien algérien qui représente le mieux le malouf et le hawzi annabi. Dans un contexte où les musiques se perdent et se mondialisent, il est parfois critiqué par les puristes du style arabo-andalous qui l’accusent de massacrer «zed ennabi» tout comme l’ont fait d’autres artistes qui avaent massacré des chansons comme «ya rayah», «qoumm tara», leur otant l’origine et la sémantique du texte...Reste que la musique arabo-andalouse n’est pas prête de se perdre, grâce aux puissantes écoles et associations qui respectent et enseignent ces répertoires musicaux dans la plus grande tradition, et qui nous donnent encore la chance de pouvoir écouter cette musique à l’instar des chants de Bahdja Rahal, ou encore Sid Ahmed Serri. Quant à cette nouvelle vague de renouveau, il est essentiel de l’enrichir aux répertoires qui ne manquent pas de richesse.