La canicule et l’absence de climatisation n’ont pas empêché les spectateurs de tous âges de se presser nombreux pour voir le dernier Harry Potter à la salle Algéria. Le sixième produit de J.K. Rowlings met en scène les forces du mal et celles de l’adolescence.
«Ouach ya kho khlassou lebnet ? Essinima maghmra bihoum ! Qu’est-ce qu’il y a, frère, il ne reste plus de filles sur terre ? La salle de cinéma en est pleine !!!» Cette exclamation indignée jaillit du public, lorsque Drago Malefoy, l’éternel rival de Harry Potter au collège des sorciers de Poudlard, sanglote de toute son âme déchirée. C’est que, fraîchement recruté par le seigneur des ténèbres, Lord Voldemort, le jeune Drago malgré sa vanité et son hostilité permanente envers Harry Potter, ne se sent pas prêt à s’acquitter de la terrible mission dont le seigneur des ténèbres l’a affublé. Et quelle mission ! Contrairement à ce que croient les jeunes spectateurs indignés par ces larmes masculines, ce n’est pas une fille qui fait pleurer Drago, mais l’assassinat qu’il doit perpétrer sur la personne du puissant et très aimé Dumbledore, le vieux directeur de Poudlard. Partagée entre fous rires et indignation, le public a ainsi passé un après-midi pour le moins houleux. Lorsqu’un incendie fait rage à l’écran, la salle est subitement submergée par une odeur de feu et de fumée. Comme si l’on venait d’inventer avant-hier dans cette salle d’Alger, le cinéma odorant prévu par la sciences-fiction. ! A ce moment, un nourrisson se met à hurler. Les choses se corsent lorsque la jeune Lavande Brown en proie à un béguin tenace couvre Ron Weasley de baisers. Un jeune père quitte la salle avec ses deux filles adolescentes après que l’une d’elles lui ait dit gentiment : «Tu n’as qu’à fermer les yeux !» Il faudra l’intervention d’agents de sécurité, fouillant la salle du faisceau de leur lampe électrique pour que s’installe enfin un semblant de calme. C’est dire si le petit sorcier devenu grand continue à faire le plein en Algérie comme partout ailleurs sur la planète. Les spectateurs qui probablement ont grandi en même temps, Daniel Radcliffe et les autres acteurs qui campent Harry Potter et ses amis, semblent partager avec eux idéaux et tourments de jeunesse.
Les mange-morts redoublent de férocité
Longue est la lutte de Harry Potter contre Voldemort, le seigneur des ténèbres et les mangemorts, sorciers à sa dévotion. Cette puissante armée du mal a pour objectif de détruire le monde des moldus, non-sorciers sur lequel veillent les gentils sorciers formés à Poudlard.
Ce sixième film réalisé par David Yates cette fois, est sorti le 15 juillet 2009 dure 2 heures 32 minutes. Co-production amréricaine et britannique, il adapte admirablement l’œuvre de J-K Rowlings, auteure de cette saga fantastique. Comme dans les précédents films, les matches de quidditch , jeu de ballon disputé dans les airs par les jeunes sorciers juchés sur leurs balais. Les séquences du match suivi avec passion ont vite fait de transformer la salle de cinéma en stade de foot croulant sous les applaudissements et les rugissements de supporters surchauffés. Ce nouvel épisode de la saga, fait découvrir à Harry Potter les Horcruxes. Les horcruxes sont des objets dans lesquels Voldemort a placé des fragments de sa propre âme, ce qui est censé le rendre immortel. Il faut donc trouver et détruire les horcruxes un à un afin de détruire Voldemort. Ce dernier a été un élève de Poudlard particulièrement brillant et doué.
La nécessaire quête de la mémoire
Le vieux directeur de Poudlard décide donc de confier à Harry Potter un combat final et décisif pour l’avenir de la planète. Pour cela, Dumbledore recrute le Professeur Horace Slughorn, qu’il croit en possession d’informations vitales sur le jeune Voldemort. En effet, il faut retrouver la véracité d’un souvenir longtemps falsifié par le professeur. Honteux d’avoir donné au jeune élève les secrets de l’immortalité, le professeur en a nettoyé sa mémoire. Or «sans la restitution de cette précieuse mémoire nous serons aveugles», a déclaré Dumbledore à Harry Potter. La portée philosophique de cette quête de la mémoire renseigne le spectateur sue les principes défendus par J-K Rowlings, qui n’hésite pas à faire preuve de générosité et à aider les pauvres et les démunis et dont les œuvres philanthropiques ne se comptent plus. Après les péripéties passionnantes habituelles où le tragique, le comique et l’émouvant font un cocktail des plus agréables, Harry, Ron et Hermione qui ont perdu leur maître spirituel se sentent investis plus que jamais de la mission confiée par Dumbledore. Rendez-vous est donc pris pour le septième et dernier Harry Potter. Celui que J-K Rowlings a publié en 2007, «Harry Potter et les reliques de la mort».