Pour ce dernier week-end d’activité musicale, la commission européenne en charge du festival culturel européen conviait les plus gros curriculum vitae du jazz.
Pour la soirée du mercredi, le Centre culturel français, le centre européen le plus actif, portait son choix sur le Nobel du jazz pour représenter la France, à savoir le Franco-italien Aldo Romano, un batteur de génie, accompagné par Henry Taxier à la contrebasse et Louis Scalvis au saxophone. Le premier solo de saxophone envoûte toute la salle et le son de la contrebasse emporte le public pour une tournée des clubs de jazz européens. Cela sans compter sur l‘indescriptible jeu de batterie d‘Aldo qui suscite l‘admiration. Il joue avec une aisance inexplicable les morceaux les plus compliqués tout en dégageant une très grande énergie et une multitude de rythmes. Mais le régal des mélomanes reste toujours les solos de batterie, durant lesquels on a l‘impression qu‘il pousse son instrument au-delà de ses limites. A dire vrai, on s‘attend à ce que l‘instrument tombe en morceau. Puis le contrebassiste, Henry, intervient pour apaiser l‘auditoire et mettre encore un peu de magie dans une ambiance feutrée.
Jeudi, c‘était au tour des représentants transalpins d‘investir la scène. Rosario Giuliani new quintet, un groupe aussi progressiste que conservateur en matière de jazz. La troupe est conduite par Rosario Giuliani au saxophone, ce musicien hors pair est le lauréat des prix Massimo Urbani, Europe jazz, et Top jazz. Pour ouvrir le bal, Rosario interprète un solo de sa composition avec pour seule lumière un projecteur sur son saxophone ; la grande classe !!! Et s‘il perd son souffle ? Ce qui ne lui arrive jamais. Rosario est soutenu par le lauréat de la 1re trompette à l‘orchestre symphonique de Turin, à savoir Flavio Boltro.
Pour soutenir ces gros poumons, il faut des doigts de fée, pour cela Rosario enrôle le meilleur professeur de l‘académie de musique de Rome. Pietro Lussu sillonne les scènes européennes au sein du quintet.
Et pour garder le rythme, Benjamin Henocq à la batterie et l‘un des artistes les plus primés d‘Italie, Enzo Pietropaoli à la contrebasse. Tout ce beau monde pour étaler la grandiose manière italienne de faire du jazz, au plus grand bonheur des présents. Le temps d‘un week-end, les portes de la salle Ibn Zaydoun donnaient sur la Nouvelle Orléans.