Des différentes formes d’expression théâtrale aux énergies volantes des danseurs de rue, le débat qui a eu lieu hier au TNA, entre les organisateurs du prochain Festival du théâtre professionnel d’Alger et les représentants des médias, a fait le tour de la question.
«Même national le théâtre est avant tout universel. Et lorsque l’on parle d’un Algérien , on parle avant tout de l’humain» a répondu M’hamed Benguettaf, commissaire du Festival à un confrère qui s’inquiétait de l’algérianité «réelle» du festival. Le plus souvent représenté par Benbrahim Feth El Nour en sa qualité de directeur de la communication et des relations extérieures, le staff des organisateurs au grand complet a explicité les objectifs et programmes de ce 4e festival. Sous le signe de la solidarité avec la Palestine et dans le cadre de la manifestation «El Qods, capitale éternelle de la Culture arabe», huit troupes des théâtres régionaux algériens, et deux troupes lauréates des Festivals de Annaba et Sidi Bel-Abbès vont s’affronter, du 24 mai au 4 juin sur la scène du TNA. Le public pourra apprécier La rage des amants, Kaddi Eddil, Spiral, L’Attentat, Les vigiles, Noun, Mezghenna 1995, Masra, Rencontre avec … ? et Alet El Ghela. Une dizaine d’autres troupes algériennes vont participer hors compétition. IL s’agit des lauréats des 2e et 3e prix des Festivals des théâtres régionaux de Annaba et de Sidi Bel-Abbès, des premiers lauréats des Festivals des théâtres amateur de Mostaganem et comique de Médéa, du Masrah El Tadj de Bordj Bou-Arréridj, de la coopérative Masrah El Djadid de Boumerdès, du théâtre El-Moudja de Mostaganem, de l’association Kateb-Yacine de Sidi Bel-Abbès, de l’association Arts et spectacle de Chlef et de l’association Concerto de Boumerdès. Des troupes venues du Maroc, de la Tunisie, d’Irak, de Palestine, d’Egypte, de France, de Suède et de Syrie vont également se produire en off. Elles présenteront respectivement Kif Touiar tar, Hor Edhalam, Dairat El Ichk al baghdadi, Le dernier dîner de Palestine, Kahoua sada, Chronique d’Un K.-O. debout, Anin Tiamat, Don Quichotte et Bayan Chakhs. Les Algériens Habib Rédha, Mohamed Adar et Omar Mayouf, le Jordanien Hatim Essaid, les Irakiens Kacem Matrood et fatima Erribii, le Syrien Boulboul Farhan, le Libanais Jan Daoud et le Marocain Badri Mohamed, membres du jury auront à décerner une dizaine de prix. En marge des représentations, un colloque se tiendra du 27 au 29 mai sur le thème «La cause palestinienne dans le théâtre arabe». Une vingtaine d’intervenants entre professeurs et chercheurs nationaux et internationaux animeront ces débats qui regrouperont 300 participants.
Ce colloque se propose de décortiquer l’apport du théâtre dans la médiatisation de la lutte du peuple palestinien. Il se penchera également sur la création d’un site dédié à l’écriture dramatique au service de la cause palestinienne. «Pour un théâtre de la conscience arabe» est l’un des axes abordés par le colloque. Concernant la médiatisation de ce festival, la réalisation de 12 numéros de la revue El Mahradjane est prévue. La radio, la télé, et la presse écrite sont sollicitées pour la couverture de l’évènement. Pour le pérenniser, deux films-documentaires et deux films de 52 minutes seront réalisés par les étudiants de l’ITFC. Sont également prévues des rencontres consacrées à la poésie au niveau des sites d’hébergement et des espaces culturels d’Alger. Le volet formation n’est pas en reste puisque durant quatre jours, 50 stagiaires bénéficieront des ateliers encadrés par des spécialistes. L’évènement théâtral se permet une ouverture sur d’autres arts de la scène puisque les organisateurs ont écumé les places algéroises pour y recruter les jeunes danseurs qui s’y produisent en toute liberté. Encadrés par Talaât Smaoui, un chorégraphe irakien, ces jeunes taxées «d’énergies volantes» par Feth Ennour Benbrahim vont assurer le spectacle de clôture. D’autre part, le festival se promet de rendre hommage à des artistes arabes et algériens dont Saliha Benbrahim, Fatima Hlilou, Lefgoun Hacène, Fatiha Soultan, etc. «Nous en sommes encore aux balbutiements mais depuis quelques années le théâtre algérien amorce une bonne reprise», a déclaré le chargé de communication du festival. «Dans une revue spécialisée, le théâtre algérien a été qualifié de géant-né, nous devons lui redonner la place qui était la sienne et même la dépasser», a conclu M. Benguettaf.