La célébration de l’année Guermaz prend progressivement place dans le calendrier culturel national et international. D’ailleurs, à l’occasion du 90e anniversaire de la naissance du défunt peintre, le Centre culturel algérien de Paris, en collaboration avec le Cercle des amis du peintre, organise au début du mois de mai, la première manifestation en signe d’hommage et de mémoire à l’artiste disparu.
S’ensuivront d’autres commémorations dans d’autres régions telles qu’Oran, Alger et Constantine ainsi que des conférences-débats à l’étranger à l’instar de Hambourg, Berlin et Bonn.
Reste que le défunt et talentueux artiste aurait sans dans doute souhaité qu’il en soit de même dans sa ville natale, Mascara ou d’autres régions du pays.
Un programme riche et varié est prévu lors de cette année dont des conférences, une rétrospective de la vie du peintre et la réalisation d’un DVD et d’un film documentaire. Il y aura également, selon les organisateurs, la publication d’une biographie et d’une anthologie de textes sur son œuvre.
Le Cercle des amis du peintre invite, à cette occasion, les institutions et personnes sensibles à l’initiative à s’y associer en mettant sur pied toute activité à même de rendre hommage à l’un des pères de la peinture algérienne.
Etalées sur toute l’année, les manifestations pourront se concrétiser sous diverses formes dans les musées, centres culturels, établissements scolaires et écoles des Beaux-arts.
Le Cercle des amis de Guermaz exhorte également les municipalités à baptiser en son nom des établissements publics, des rues ou des places afin d’honorer la mémoire de cet immense artiste.
D’ailleurs, il est rappelé qu’à Paris, une plaque de marbre a été apposée en 2003, au quai du Louvre, plus précisément au-dessus de la porte de l’immeuble parisien où il vécut durant de longues années. Le même engouement est évidemment attendu pour la ville d’Oran. Une région particulièrement chère à l’artiste dans laquelle il vécut la plus grande partie de sa vie, au 4, rue de la Macta. Une étroite artère historique qui monte du boulevard Zabana, en face du Musée portant le même nom, pour rejoindre l’esplanade de l’Indépendance, l’ancienne «Tahtaha».
Il est évidemment clair que saisir l’opportunité du 90e anniversaire de la naissance de Guermaz pour lui rendre un vibrant hommage, d’autant qu’il a disparu dans l’anonymat et cela malgré l’importance de ses œuvres sur le plan national qu’international. C’est une occasion pour restituer à Guermaz toute sa place et de le faire connaître aux jeunes générations montantes. Car nous avons toujours été frappés malheureusement par l’ignorance de nos compatriotes de son existence. Une lacune partagée aussi bien par les milieux intellectuels que par le reste de la population. Il est à espérer que les manifestations programmées rendront à Guermaz ce qui revient à Guermaz, c´est-à-dire, une place centrale dans la jeune histoire de la peinture algérienne.
Fruit d’un actif bénévolat, cette année engrange les initiatives et permet de mesurer les réserves de disponibilité et d’engagement de tous ceux et celles prêts à se mobiliser pour la défense et l’illustration de la culture algérienne. Le vœu le plus cher de ce Cercle est que cette activité d’hommage «soit suivie d’initiatives semblables en faveur d’autres artistes et que partout soient célébrés ceux qui, dans l’ombre et le silence, ont œuvré avec humilité au rayonnement de la culture algérienne».