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Journée sur le patrimoine historique et culturel d’Alger
Virée au cœur de la Casbah
27 Décembre 2008

En partenariat avec le Centre des arts et de la culture du Palais des Rais et le Musée des arts et traditions populaires, l’Association Djazair El Assimaa a organisé, jeudi dernier, une journée sur le patrimoine culturel et historique d’Alger. Plusieurs personnalités artistiques et du monde de la culture se sont réunis pour restituer la mémoire d’une histoire millénaire : certains sites ont fait l’objet de restauration, d’autres, en revanche, sont livrés à l’usure du temps. Visite d’une mémoire

Une foule nombreuse de touristes nationaux accompagnait Belkacem Babaci dans des haltes à travers les sites et monuments historiques de l’ancienne médina. Une exposition d’oeuvres d’art, des manuscrits et documents historiques et certains métiers de l’artisanat meublaient l’espace du Bastion 23, alors le musée des arts et traditions populaires invitaient les gens, autour d’une collation, à s’imprégner de l’atmosphère du terroir casbadji en présentant dans son espace des scènes de vie d’antan.
Les visiteurs, ceux qui ne connaissent pas le centre des arts et de la culture du Palais des Rais, ont eu l’occasion, de découvrir cette procession de bâtiments qui, soulignons le, reste la première expérience de récupération d’un ensemble historique restitué au public, menée à son terme en Algérie depuis l’indépendance. Le choix d’installer le Centre des Arts et de la Culture du Palais des Raïs au sein même du Bastion 23, n’est pas fortuit. Le site qui revêt un caractère exceptionnel, est appelé à s’ériger en modèle de gestion pour tous les monuments algériens souffrant de la problématique de leur usage futur. Il offre aujourd’hui, aux visiteurs, la possibilité de se promener dans un environnement historique et culturel. Des haltes alternent et rythment les activités muséales dans les palais et les activités scientifiques dans la salle de conférence, la bibliothèque et les salles d’archives. Un parcours ludique est organisé autour de lieux de rencontres tels que les maisons des pêcheurs appelées à abriter des activités économiques (boutiques d’art et d’artisanat, agences de voyages, librairie…), le souk où se rencontreront des antiquaires, collectionneurs et bouquinistes de livres anciens…Des activités de loisirs, spectacles pour enfants, concerts, soirées poétiques… sont par ailleurs, organisées au niveau de la terrasse (batterie) donnant sur la baie d’Alger. Après une courte visite dans les alentours de la Maison du millénaire (érigé lors du centenaire de la présence coloniale en Algérie) et dont l’architecte est Claro, les gens ont dévalé le dédale des ruelles et venelles de la Casbah avant d’aboutir sur le mausolée Sidi Abderrahmane Etthaâlibi, ensuite plus bas sur la placette Ketachaoua (qui signifie en langue turque plateau des chèvres : kegi/aoua), le palais Hassan Pacha (monument en cours de restauration) et Dar Aziza qui enserrent l’ancienne place de la Djenina. Les visiteurs longeaient la rue Hadj-Omar (ex-rue Bruce), non sans remarquer le mythique café des Sports où il ne reste que le témoignage d’une inscription mosaïcale renvoyant les nostalgiques des qaâdate musicales entre autres à la douce souvenance d’antan, voire à l’estampe d’un temps révolu des El Anqa et autres épigones. Dans les parages, Dar el cadi, Dar Mustapha Pacha et Dar Essouf, trois monuments qui viennent d’être livrés après des travaux de restauration qui ont duré plusieurs années. Une restauration qui a supposé toute une technicité et un savoir-faire pour protéger notamment les éléments architectoniques. Plus loin, on emprunte des escaliers au pavage éventré (c’est un lieu commun, la séculaire Casbah qui s’effrite !) pour rallier le Musée national des arts et traditions populaires situé dans le quartier Souk El Djemaâ. On accède au Palais des ATP par une porte en arc de plein cintre plaquée de marbre. Le visiteur est invité à franchir la première entrée (sqifa) non sans admirer ses colonnes marbrées, torsadées et cannelées qu’enjolive la feuille d’acanthe, puis d’une deuxième sqifa plus longue et bordée de banquettes composées d’arcades en accolades recouvrant des niches. Dans un coin de cet historique espace, un pressoir d’olive traditionnel du XIXe siècle en bois d’olivier imputrescible attire notre attention. Belle pièce traditionnelle au même titre d’ailleurs des 3000 objets qu’abrite le musée dirigée par Mme Amamra. Les travaux d’urgence ont commencé en 1998, et qui consistaient dans l’opération de la mise hors d’eau. Désormais, les eaux pluviales ne seront plus récupérées par ce qu’on appelle el djaâb (bâche à eau construite sous chaque maison).

L’histoire du palais
et sa collection
D’une superficie de 50 m2, el djaâb est chaulé et revêtu de marbre. Il servira de salle d’exposition pour les bijoux, nous dit la directrice qui envisage de restituer aux différentes dépendances du palais leur aspect quelque peu mystique. Avec l’équipe en place, Mme Amamra, s’attelle aussi à muséaliser le palais en aménageant des ailes thématiques (dinanderie, tapisserie, objets d’art anciens, tableaux, etc). Il est prévu par ailleurs, l’extension du musée. Un espace vide de 100 m2 sera annexé à l’édifice, note-t-elle. Selon la tradition orale, le palais Khedaoudj el ’amia fut construit en 1575 par Yahia Raïs sur une zaouïa désaffectée de Sidi Ahmed Abdellah ez zouaoui. En 1789, Hassan, alors ministre des Finances (khaznadji) du dey Mohamed Ben Othmane, en aurait fait l’acquisition pour y loger sa fille Khdaouadj l’aveugle d’où le nom de Dar Khdaouadj el’amia. La famille Bacri a élu domicile avant la conquête française, qui y installa la première mairie d’Alger. C’est sans doute à cette période, pense-t-on, que sa partie ouest fut agrandie, d’où des pièces d’une largeur inaccoutumée. En 1838, le logement fut affecté au sous-directeur de l’intérieur et du procureur général, puis à partir de 1839 au procureur général. En 1909, Dar Bacri devient l’hôtel privé du premier président de la cour d’appel. C’est en 1860 que le musée fut enrichi de stucs. En 1947, il est affecté au service de l’artisanat (conservation des arts populaires). Depuis l’indépendance, le palais devient le musée des arts et traditions populaires. On accède au palais par une porte en arc de plein cintre plaquée de marbre. Une première entrée (sqifa) décorée d’une fontaine qui servait aux ablutions des invités. Une deuxième sqifa plus longue bordée de banquettes composées d’arcades en accolades recouvrant des niches constituées de bancs de marbre. Les murs sont recouverts de faïences aux motifs floraux mis en avant par une palette de couleurs que dominent le vert émeraude, le jaune ocre et le bleu d’Egypte. Sur la droite de cette sqifa, un escalier conduit au niveau supérieur qui s’ouvre sur le patio que bordent quatre grandes pièces dotées de galeries. Par le même escalier, on accède au troisième niveau également bordé d’une galerie desservant quatre pièces distribuées de chaque côté du patio. Ces pièces sont d’inégales dimensions, la plus grande a subi des transformations datant de 1860. On retrouve dans la collection du musée, plus de 3000 objets : le tapis, les tissages, la broderie, les bijoux, la vannerie, le mobilier, la poterie, le costume, la boissellerie, l’armement, le cuir, des instruments de musique, des pièces de dinanderie et une collection de tableaux.
A. B. H.

Par : Ahmed Ben hassine

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