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Majda Benchabane, plasticienne
bouillonnement caché
25 Octobre 2008

Passionnée de dessin dès l’enfance, Majda Benchabane, psychoclinicienne de formation, fait usage de ce merveilleux outil pour s’exprimer et dégager ses états d’âme et sentiments enfuis au fond de son être hypersensible. Les travaux s’accumulent. Elle s’affirme en révélant sa personnalité passionnément. Elle réfléchit pour pousser les limites de sa création plastique, synthétise ses idées et les met en forme grâce à des tons qui vont du froid au torride. Chaque tableau que défile le regard du spectateur, suggère, mais n’explique pas totalement. Plutôt de nature discrète, elle laisse son travail pictural parler pour elle, à travers des œuvres qui surfent entre le semi-figuratif et l’expressionnisme abstrait.

Vous êtes une jeune plasticienne qui n’a pas suivi de parcours académique dans la peinture. Mais lorsqu’on observe vos œuvres, le spectateur a l’impression que vous engrangez une expérience assez longue dans ce domaine. A quoi attribuez-vous cette irrésistible soif de peindre ?
 Je dois dire que l’expérience n’est pas si longue mais le travail a été intense, durant une courte durée, soit près de trois années. La soif de m’initier à la peinture à l’huile est venue suite à une succession d’expériences avec différents médiums, mais l’huile est restée pour moi, la technique favorite, de par sa souplesse, mais aussi sa brillance ! Aussi, cette irrésistible soif de peindre est due à une envie de s’exprimer, dans un langage muet, favorable à la suggestion et à l’émotion sous toutes ses formes.

Vous  vous projetez avec force dans une sorte d’inconnu au point de confondre votre travail avec celui picassien.
 Avec toute humilité, je ne pense pas que je pourrais, un jour, confondre mon travail avec celui de Picasso. Le seul point en commun avec la peinture picassienne est cette touche semi abstraite qui est venue en son temps révolutionner le monde de la peinture moderne et que j’emprunte aujourd’hui pour rester dans ce «entre-deux» de la réalité figurée et de l’abstrait confus.

Vos œuvres révèlent ce désir d’explorer intensément votre être. Serait-ce le fruit de votre formation de psychologue clinicienne ?
 Entre autre, oui, mais cela est venu aussi suite a une maturité identitaire, avec ce besoin de créer et d’exister, à travers mes créations plastiques. Etant réservée de nature, j’ai trouvé dans l’expression de la peinture le parfait exil.

Vous déclinez à travers votre univers pictural un travail où les formes spirales sont criantes. C’est un choix délibéré ou cela reste un mystère enfoui en vous ?
Ce n’est ni un choix, ni un mystère, sinon un besoin de tourner et de laisser le pinceau glisser en rondeur. Il y a aussi cette notion d’infini qui se trouve dans ces spirales, on ne voit pas la fin, c’est un extérieur et un intérieur entremêlé.

On ressent parfois cette impression dichotomique exprimée dans le sensuel et le violent. Comment expliquez-vous cette dualité ? 
 C’est la dualité qui existe en chaque être. En prendre conscience et l’exprimer pourrait être une forme de thérapie, mais pour ma part, cela reste instinctif. C’est dans la quête de l’équilibre. Qu’il soit devant nous, en nous, dans les couleurs, ou dans les formes, on le cherche, on le trouve, éphémère soit-il et on l’inscrit pour ne plus le perdre.
 
Il y a comme une poésie secrète dans votre gestuelle qui confère un certain esthétisme à  vos réalisations. Cela reflète-t-il un trait de votre caractère ?
Je pense que cette gestuelle n’est pas forcément un trait de ma personnalité, car l’esthétisme est le fruit de cet équilibre recherché dont j’ai parlé précédemment. Mon trait demeure, toutefois, cette perpétuelle quête d’harmonie, d’esthétique et de suggestion.
 
Pouvez-vous nous édifier sur votre prochaine exposition ? Le thème, la technique…
Je n’ai, malheureusement, aucune idée de la date de la prochaine exposition, en espérant au fond de moi qu’elle se fera bientôt, probablement en décembre, où j’aborderai le thème de l’émotion sous toutes ses formes, avec la technique de peinture à l’huile sur différents supports (toile, carton…)
Propos recueillis par F. B-H.

Par : Farouk Baba-Hadji

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