Le Midi Libre - Culture - Une exposition dans un désert d’ignorance
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Fête du tapis d’Ath Hicham
Une exposition dans un désert d’ignorance
9 Août 2008

Aujourd’hui avec le recul du tourisme, le tapis ne se vend plus comme avant, seules les mariées l’achètent. En plus, la cherté de la matière première, notamment de la laine, s’est repercutée sur le prix du tapis, et qui peut atteindre jusqu’à 3 millions de centimes.

Le coup d’envoi de la 9e édition de la fête du tapis d’Ath Hicham (commune d’Aït Yahia) a été donné ce jeudi, par le secrétaire général de la wilaya en présence du président de l’APW et du président de l’APC d’Aït Yahia, dans une ambiance plutôt morose, pour une fête.
En effet, même si le tapis y était présent, ce qui manquait le plus, ce sont les visiteurs. Le CEM d’Aït Hicham qui abrite la manifestation qui durera une semaine, était désespérément vide.
Un soleil de plomb dardait de ses rayons les exposants visiblement déçus par l’absence de visiteurs. «Déjà que le tapis ne se vend pas bien, la fête aurait pu ramener quelques acheteurs, mais vous voyez , nous exposons au milieu d’un désert…» déplore Tassadit une tisseuse septuagénaire d’Ath Hicham. Celle-ci se rappelle avec nostalgie de l’époque où le tapis se vendait très bien et permettait aux familles de vivre de revenus de la vente. «Il y a avait surtout les étrangers qui s’arrachaient nos tapis, nous travaillons à la commande et quant un tapis est monté sur le métier à tisser, il a déjà son acheteur» nous dit notre interlocutrice. Aujourd’hui avec le recul du tourisme, le tapis ne se vend plus comme avant, seule les mariées l’achètent. En plus, la cherté de la matière première, notamment de la laine s’est repercutée sur le prix du tapis, et qui peut atteindre jusqu’à 3 millions de centime. Le prix est celui d’un tapis-couvre lit, avec oreillers et descentes de lit. Le tapis de 04 mètres coûte 1,8 millions de centimes. Entre en jeu également la qualité du produit puisque le prix baisse quant la laine est remplacé par du synthétique. Il faut rendre hommage aux tapissiers qui en dépit des problèmes de commercialisation, continuent à perpétrer la tradition du tapis et les encourager à poursuivre leur travail de mémoire… Il faut des actes et ce que les tapissières veulent c’est qu’on se penche sur leur situation socio-professionnelle pour qu’elles puissent obtenir des cartes d’artisans, obtenir une subvention pour l’achat de la matière première, et «une aide pour s’acheter au moins, des médicaments», nous ont confié les exposantes d’Ath Hicham. Z. H.

Par : Zahra H.

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