Le Comité des fêtes de la wilaya de Béjaïa et l’association des artistes professionnels ont organisé, jeudi dernier, un hommage au grand chanteur kabyle, feu Youcef Abdjaoui.
Louable est cette initiative de rendre hommage à un immense chanteur comme Youcef Abdjaoui, au moment où les gens ont tendance à oublier les femmes et les hommes qui ont fait la gloire de notre beau pays. Le temps qui passe n’arrivera jamais à effacer les noms de nos grands artistes. Da Youcef est l’un de ces génies qui demeureront inoubliables. Un poète peut-il mourir ?
Le Comité des fêtes de la wilaya de Béjaïa et l’association des artistes professionnels de la wilaya, en collaboration avec la Direction de la culture et la maison de la culture ont organisé, jeudi dernier, un hommage au grand chanteur kabyle, feu Youcef Abdjaoui. Une opportunité pour se souvenir de cet homme si singulier qui a tant donné à la terre qui l’a vu naître et grandir. Beaucoup d’activités culturelles ont été programmées pour l’occasion : poésie, théâtre, exposition de photos et de coupures de presse… Et pour terminer en beauté, un grand gala artistique a eu lieu à l’esplanade de Yemma Gouraya. Plusieurs chanteurs de renommée, tels que Yacine Zaouaoui, Kherbache Madjid, Aziz Bouraï, Hsinou, Mourad Zediri et bien d’autres artistes ont pris part à ce rendez-vous de mémoire. Le public était très nombreux et la fête une réussite. Les chanteurs ont chanté leurs plus belles chansons mais aussi des morceaux de Da Youcef. Certaines personnes parmi les spectateurs ont même versé des larmes en écoutant ces chansons exquises. Youcef Abjaoui, Alilouche Youcef de son véritable nom, est né le 16 décembre 1932 à Aït Allouane dans l’envoûtante commune d’Akfadou. Il est mort le 28 octobre 1996, dans un hôpital parisien, laissant derrière lui une œuvre inégalable. Découvert par Cheikh Sadek Abdjaoui, il enregistre son premier disque à Alger en 1958. Le jeune artiste débute une carrière artistique même si sa famille ne voulait pas faire de lui un chanteur, chose qui le pousse à chanter avec un pseudonyme. Par la suite, l’auteur de « Tit de wul », (l’œil et le cœur) décide de partir en France où il compose la majorité de ses œuvres. Da Youcef a chanté l’espoir, l’amour, la patrie et la terre natale, la trahison, la fraternité, les problèmes sociaux… Durant la Guerre de Libération nationale, le célèbre chanteur rejoint à Tunis la troupe musicale du F.L.N pour combattre «avec sa guitare». A l’indépendance, Youcef Abdjaoui rentre au pays et devint responsable de l’orchestre variétés kabyles à la radio algérienne jusqu’en 1969. Encore une fois, le vent de l’exil l’emporte et la ville lumière, Paris, le captive. Loin de son pays, l’enfant de Béjaïa anime plusieurs soirées dans des cafés et compose de très belles chansons. Aujourd’hui, plusieurs années après sa mort, ses chansons sont écoutées aux quatre coins de la Kabylie, en France et ailleurs. Sa musique originale et ses poèmes bien ficelés sont à redécouvrir.