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Dino Risi est mort hier à l’âge de 91 ans
Le prince de la comédie Italienne tire sa révérence
8 Juin 2008

Le cinéaste Dino Risi, décédé samedi à l’âge de 91 ans, était considéré comme le père de la comédie italienne et a offert avec 54 films réalisés en un demi-siècle une subtile peinture de la société de son pays.

Né à Milan le 23 décembre 1916, diplômé en médecine et spécialisé en psychiatrie, Dino Risi a d’abord été critique, scénariste et producteur de documentaires avant de se lancer dans le cinéma. Il fait ses débuts comme assistant de Mario Soldati pour «Piccolo mondo antico» (1941) et d’Alberto Lattuada pour «Giacomo l’idealista» (1942). Il tourne ensuite une vingtaine de courts-métrages dans les années 40. Dans les années 1950, il s’installe à Rome pour se consacrer entièrement au cinéma. En 1951, il tourne «Vacanze col gangster» et en 1955 «Pain, Amour, ainsi soit-il», avec Sophia Loren. Le premier film qui vaut à Risi un succès personnel véritable est «Pauvres mais beaux» («Poveri ma belli»), farce critique tournée en 1956. Servi par ses acteurs fétiches —Nino Manfredi, Vittorio Gassman, Ugo Tognazzi, Alberto Sordi et Marcello Mastroianni— il a excellé dans le film à sketches, comme la série «Les Monstres» (1964, 1978, 1983). Dans ses films, le ton divertissant a souvent cédé le pas au drame, comme dans «Le Fanfaron» (1962), avec Vittorio Gassman et Jean-Louis Trintignant, considéré en Italie comme son œuvre maîtresse. Pour «Parfum de Femme» (1974), avec Gassman et Agostina Belli, il reçoit en France le César du meilleur film étranger. Il enchaîne ensuite «Ames perdues» (1977), avec Catherine Deneuve et Gassman, «Dernier Amour» (1978), «Fantôme d’amour» (1981), avec Romy Schneider et Marcello Mastroianni, ou «Fou de guerre» (1985) avec Coluche et Beppe Grillo. Dino Risi a reçu un Lion d’Or pour sa carrière à la Biennale de Venise en 2002. Le prince de la comédie maniait aussi à la perfection l’autodérision. Au lendemain de la mort de Michelangelo Antonioni et d’Ingmar Bergman, le 30 juillet 2007, Dino Risi, déjà 90 ans à l’époque, déclarait: «Moi qui pourrais m’en aller d’un moment à l’autre, maintenant je ferais mieux d’attendre, car si je meurs aujourd’hui, les journaux télévisés mettront cette information après les sports». Antonioni «était bon, mais je ne l’ai jamais aimé, il était un peu ennuyeux», avait aussi commenté Dino Risi, seule voix discordante dans un concert de louanges. Du haut de son âge et de sa célébrité, Dino Risi n’avait pas peur des jugements à contre-courant. Peu après la condamnation par le Vatican, en juin 2007, des dépassements dangeureux sur la route considérés comme «une occasion de pécher», Dino Risi répliquait ironiquement: «Alors je suis un assassin», en allusion à son film culte «Le Fanfaron», dont le titre original en italien est «Le dépassement» («Il sorpasso»). «Je pense que le Vatican perd du terrain et pour cette raison appuie de plus en plus sur l’accélérateur», avait-il ajouté. Dino Risi avait signé une autobiographie, publiée en 2004 en France sous le titre «Mes
monstres».


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