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Il y a 13 ans disparaissait Rachid Mimouni
L’écrivain du terroir célébré par les siens
19 Fevrier 2008

Cet anniversaire a été, une nouvelle fois, l’occasion de débats littéraires de haut niveau et  d’évocation émue de ce  «géant de la littérature» comme le qualifie  Yasmina Khadra  dans son message envoyé aux organisateurs d’une journée hommage.

Treize ans après sa mort, le nom et l’œuvre de Rachid Mimouni  constituent toujours  la meilleure réponse à la barbarie terroriste qu’il a tant dénoncée et qui  secouait encore récemment  Boudouaou,  sa ville bien-aimée. 
Cet anniversaire a été, une nouvelle fois, l’occasion de débats littéraires de haut niveau et  d’évocation émue de ce  «géant de la littérature» comme le qualifie  Yasmina Khadra  dans son message envoyé aux organisateurs d’une journée hommage qui s’est tenue récemment au Centre culturel de la ville à l’occasion de la 4e édition du Forum sur la littérature algérienne d’expression française.
«Je suis un écrivain du terroir et je veux le rester jusqu’à la fin de mes jours», confiait Rachid Mimouni à son ami Djillali Khellas avant de quitter son  pays en proie aux pires convulsions.
Né en 1945 dans un douar de Boudouaou et foudroyé par une hépatite aiguë, 50 ans plus tard, Mimouni a rendu l’âme dans un hôpital parisien le 12 février 1995. C’est un homme plein d’humilité, un ardent patriote et un grand créateur que les Algériens continuent de pleurer à ce jour. Ce fils de la campagne, qui  devait faire, 6 km à pied avant d’arriver à son école primaire, déclarait lors d’une interview accordée à France Inter en 1994,  s’être senti encore «plus indigène» que ses camarades de classe d’origine citadine. Il découvrait alors l’apartheid régnant dans les écoles coloniales. Il se rendra compte plus tard que son instituteur, Marcel Pellerin, est l’un des plus farouches civils français à lutter contre les commandos du FLN de la région,  menés par les deux frères Aoudia.
C’est à la fois à l’homme humble  et à l’écrivain  brillant que la «Distinction du mérite culturel» a été décernée, lundi dernier, en présence de ses trois sœurs et de tous ses amis dont le moudjahid Ahmed Mahsas.
Le talent du romancier qui puisait directement à la réalité du terrain s’accompagnait de la lucidité de l’analyste, auteur de l’essai : «De la barbarie en général et de l’intégrisme en particulier».
Son œuvre que les spécialistes apparentent au «retour du référent», ce tournant  réaliste qu’opère aujourd’hui  la littérature mondiale,  est saisie comme «une chronique acerbe du réel hallucinant de l’Algérie actuelle» par Charles Bonn, universitaire français, dans sa thèse de doctorat sur le roman algérien d’expression française. En 15 ans, Rachid Mimouni a écrit une dizaine d’œuvres majeures  dont «le Printemps n’en sera que plus beau» (1978),   «le Fleuve détourné» (1982), «Tombéza» (1984), «l’Honneur de la tribu», (1989), «la Ceinture de l’ogresse», (1990), «Une Peine à vivre» (1991), «De la barbarie en général et de l’intégrisme en particulier», (1992), «la Malédiction» (1993). Sa plume créatrice a été récompensée plus de dix fois par des prix littéraires prestigieux, dont le prix Albert Camus en 1993. En 1990, il obtient le Prix de littérature-cinéma du Festival international du film à Cannes pour «l’Honneur de la tribu». Son œuvre «le Fleuve détourné» a inspiré une interprétation musicale, ainsi que théâtrale.
Des photos prises à différentes étapes de sa vie, la projection  vidéo d’une de ses interviews ainsi qu’une table ronde entre universitaires et spécialistes étaient au programme de cette journée en l’honneur de ce maître de l’écriture disparu trop tôt.
Licencié en chimie, Rachid Mimouni a été  enseignant et adjoint à la recherche à l‘Institut national de développement  industriel de Boumerdes. Il poursuit ensuite  des études supérieures en commerce à l’université de Montréal (Canada), puis enseigne à l’Ecole de commerce d’Alger, qu’il  rejoint  en 1976.
La pièce de théâtre «Essafir» interprétée par les comédiens de l’ association du théâtre boudouaoui a clôturé la manifestation. Rachid Mimouni est enterré au cimetière de Boudouaou parmi les siens. 

Par : Karimène Toubbiya

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