Le réalisateur français a déclaré que le film est «un hommage à la civilisation musulmane dont s’inspire chaque graphisme».
Le coup d’envoi de la 4e édition des journées internationales du film d’animation d’Alger, a été donné samedi dernier en présence du réalisateur français Michel Ocelot.
Lors de la soirée d’ouverture qui a vu les travées de la salle Ibn Zeydoun bondées d’enfants, les initiateurs de la manifestation ont présenté la projection d’un film d’animation intitulé «Azur et Asmar» de Michel Ocelot, qui n’est autre que le créateur de Kirikou et la sorcière Karaba. Le réalisateur français a déclaré que le film est «un hommage à la civilisation musulmane dont s’inspire chaque graphisme». «Azur et Asmar» est avant tout un conte qui remonte le temps jusqu’au moyen-âge en terre d’Islam, où les êtres, en dépit de leurs différences, vivaient en harmonie. C’était le temps des prophéties des djins et des princesses.
Azur est blond aux yeux bleus comme le jour. Asmar brun aux yeux noirs comme la nuit. Les deux enfants sont élevés comme des frères par une nourrice, Jenane, une femme aussi douce que le miel, et dont la tête est remplie de contes qu’elle ne manque pas de transmettre aux deux petits garçons. Parmi les belles histoires que leur racontent Jenane, l’histoire fabuleuse de la princesse des djins et de la prophétie qu’elle renferme. Puis, arrive le jour où le père d’Azur décide de séparer les deux enfants. Et à congédier la nourrice. Azur continue sa vie d’un côté tandis qu’Asmar et sa mère retournent dans leur pays.
Les années passent et Azur devient un homme. Mais les légendes de Jenane hantent toujours son esprit. Malgré les revendications de son père, il se décide à voguer au-delà de la mer, dans un but bien précis : délivrer la princesse des djins.
Asmar, de son côté, nourrit le même projet, il ira à la découverte de terres magiques, non sans braver les dangers. «Azur et Asmar» est film totalement enchanteur, qui ne se contente pas de transporter le spectateur dans un univers digne des Mille et une nuits, mais il répand un message de cœur et de tolérance, moulé dans une forme ingénieuse aux couleurs éblouissantes. Michel Ocelot réalise l’histoire de deux garçons de cultures différentes, cependant, réunis par l’amitié et l’aventure, un monde d’un merveilleux nourri d’exploits épatants ! Dans la suite de la programmation, dimanche soir, a été projeté le film d’animation de la réalisatrice franco-iranienne Marjane Strapi intitulé «Persepolis». Dès la première scène, on se laisse emporter par une histoire débordante de couleur, d’émotion, d’humour et d’humanité. Comment ne pas succomber au charme du personnage principal, une petite fille pétillante et qui n’a pas la langue dans sa poche. Marjane vit dans une famille moderne et cultivée. Alors qu’elle se verrait bien prophète, histoire de sauver le monde, elle assiste, avec tous les siens, à la chute du Shah et l’avènement de la nouvelle République islamique qui, bientôt, va lui imposer de porter le voile.
Mais Marjane, d’un caractère fougueux, ne se laisse pas faire. Très vite, les opinions politiques de la jeune fille dérangent, et ses parents sont contraints de l’envoyer poursuivre ses études en Europe, où elle découvre l’amer goût de l’exil et les premiers émois amoureux. «Persepolis» est loin d’être un conte de fées, mais il délivre un message de paix très fort qui lui a valu le Prix du Jury lors du dernier Festival de Hyperlink, une récompense amplement mérité. La 4e édition des journées internationales du film d’animation d’Alger, qui s’est achevée hier soir, se veut, en clair un carrefour international pour les professionnels et un rendez-vous passionnant pour le public.
Par : Faten H.