Le Midi Libre - Culture - L’empreinte du souvenir de Nidhal Al-Dibs
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Le cinéma Syrien à l’honneur à Alger
L’empreinte du souvenir de Nidhal Al-Dibs
23 Décembre 2007

La Syrie a paré Alger de ses richesses culturelles avec au programme des rencontres-débats, des concerts de musique et surtout des projections cinématographiques à la salle El-Mouggar.

Les semaines culturelles des pays arabes organisées dans le cadre de la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe 20007» offrent une opportunité de découvertes pour les adeptes de l’art. La Syrie a paré Alger de ses richesses culturelles avec au programme des rencontres-débats, des concerts de musique et surtout des projections cinématographiques à la salle El-Mouggar.
Après la projection du film intitulé «Visions romanesques» de la réalisatrice syrienne Ouha Al Raheb, le public a pu découvrir, le lendemain, le long-métrage de Nidhal Al-Dibs intitulé «Sous ce toit-là » qui a valu, cet été, à son actrice principale, Soulafa Maâmar, le prix de la meilleure interprétation féminine à la première édition du Festival international du film arabe d’Oran.
«Sous ce toit-là» est un film qui conte d’une manière très poétique, à travers une poignante histoire d’amour, le travail de deuil après la perte d’un ami. Les premières images montrent des amis qui font la fête, se lisent de la poésie et chantent joyeusement. Au bout de dix minutes on comprend que quelqu’un est en train de visionner une cassette vidéo. Un homme, Marwan, se couvre d’un drap, respirant lentement, au rythme des goutes d’eau ruisselant de son plafond abîmé.
Marwan pleure la mort de son ami poète, son frère, son idole, Ahmed. La chambre de Marwan est une sorte de caverne des merveilles : des livres, des disques, des photos, des cassettes vidéos, des affiches… un bric à brac qui résume sa vie, ses amitiés et ses amours.
L’eau ne cesse de couler du toit, et l’amour qu’éprouve Marwan pour Lina, la veuve de son ami, ne cesse de croître. Dans la tourmente, Marwan use de beaucoup de subterfuges pour fuir la réalité, mais en vain. Une passion réciproque naît, mais semée d’embûches. Devant eux, des possibilités se présentent, mais le souvenir du défunt tiraille leur conscience. Pour mettre un terme au malaise, Marwan prend son courage à deux mains et va à la rencontre de son destin, de Lina. Cette dernière le repousse gentiment, mais dans l’obscurite de la nuit, elle s’engouffre dans son amour pour Marwan. Dans ce film, où l’image suggestive sert admirablement cet amour contrarié, le réalisateur a su rendre l’atmosphère saisissante d’une passion. Le dialogue n’a plus de place; seuls comptent les gestes et les chuchotements.
Nidhal Al-Dibs a raconté l’histoire d’un microcosme d’êtres troublés par le présent et angoissés par l’avenir. Les personnages demeurent plus vivants dans leurs rêves que dans la réalité, ces rêves-là qui leur donnent envie de se lever à la naissance de chaque petit matin.
Le réalisateur syrien signe son premier long-métrage de fiction et rafle diverses distinctions internationales, notamment au Festival international du film arabe d’Oran en 2007, et au 2e Festival international du film de femmes de Salé en 2006.

Par : Faten H.

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