Selon Lakhdar Hamina, cet hommage s’adresse autant au seul cinéaste arabe et africain ayant obtenu la Palme d’or qu’au combat du peuple algérien à travers son propre itinéraire de moudjahid

Lors de sa clôture, vendredi soir, la plus ancienne et la plus importante manifestation cinématographique du monde arabe a rendu hommage au réalisateur algérien Mohamed Lakhdar Hamina. Cette distinction cairote succède à celle que le réalisateur a reçu récemment au festival du cinéma arabe d’Oran et à son triomphe à l’IMA de Paris. Rappelons que le réalisateur algérien a été lauréat de la Palme d’or au festival de Cannes 1975 pour son film « Chroniques des années de braise ». Selon Lakhdar Hamina, cité par l’APS, cet hommage s’adresse autant au seul cinéaste arabe et africain ayant obtenu la Palme d’or qu’au combat du peuple algérien à travers son propre itinéraire de moudjahid. Le réalisateur a déploré le recul de la production cinématographique algérienne. «Nous nous efforcerons de redorer son blason » a-t-il promis en confiant qu’il préparait un film qui sera tourné en Algérie. Egalement invité,
M. Hamraoui Habib Chawki, Directeur général de l’ ENTV et Président du festival international du film arabe d’Oran a abondé dans le même sens. Il a qualifié le réalisateur algérien de monument du cinéma national et mondial, comme le prouvent les nombreuses distinctions qu’il a obtenues aux festivals internationaux.
Présent au festival, le réalisateur algérien Ahmed Rachedi a ajouté que tout le cinéma algérien est honoré par cette distinction.
M. Lakhdar Hamina, né à M’sila en 1934 a suivi des études de cinéma à Prague durant la guerre de libération nationale. Il a réalisé de nombreux succès dont « Les fusils de la Liberté » et « Yasmina » en 1961, « Le vent des Aurès » (1966), Hassan Terro(1968), «Décembre»(1971),
«Le vent de sable» (1982), et «La dernière image» (1986).Depuis 1976, avec 31 éditions consécutives, le festival du Caire est le plus ancien du Moyen-Orient. Cette année, 55 pays arabes y ont participé avec 151 films dont treize productions algériennes. Ce rendez-vous du 7 ème art a accueilli, également, les célébrités du cinéma mondial. Présidé par Ezzat Abou Auf, le festival a eu comme président d’honneur Omar Sharif et a été dédié au regretté Naqib Al Rihany , célébre acteur du cinéma égyptien des années 1930/1940.
Le film français «L’ennemi intime» y a obtenu la Pyramide d’or récompensant le meilleur film, le prix du meilleur réalisateur et celui du meilleur acteur (Albert Dupontel). La Pyramide d’argent est revenue au film pakistanais «Bismillah»(Au nom de Dieu), de Chahib Mansour. Le Prix du meilleur scénario a été attribué au film hollandais «Coups» et celui de la meilleure création au film turc «En attendant le paradis» de Darwich Zaim. Le Prix du jury a, enfin, été décerné au film marocain «En attendant Pasolini» de Daoud Ould Syad. Rappelons que le Maroc était l’invité d’honneur de ce festival .