Le Palais de la culture sera celui de la découverte des plus grands artistes qui ont fait la peinture dans le Monde arabe, où elle n’avait pas droit de cité. Les œuvres de nombreux artistes seront, pour la première fois, présentées à un public avide de rencontres et de connaissances.
Le Musée des Arts contemporains et l’Institut du Monde arabe (Paris) proposent aux passionnés et aux amateurs des arts plastiques une exposition inédite réunissant les artistes arabes de 1940 à nos jours !
Cette extraordinaire gageure, ce défi «irréalisable», sont devenus réalité. Et dès demain, mercredi à partir de 18 h, le Palais de la culture des Annassers deviendra celui de la découverte des plus grands artistes qui ont fait la peinture dans le Monde arabe où elle n’avait pas droit de cité.
Les œuvres de nombreux artistes seront, pour la première fois, présentées à un public avide de rencontres et de connaissance : les grands premiers, ce sont Mammeri, les Racim, Ali Ali-Khodja, Issiakhem, Baya, Mesli, Khadda, et tant de ceux-là qui ont éduqué le public algérien et lui ont révélé ce qui l’émeut et le ravit dans un tableau, ce qui en fait un être sensible singulier.
Mais peu de gens connaissent Cherkaoui, El-Kahia et tous ces plasticiens qu’un choix «libre de toute autre influence qu’esthétique» nous fera voir et retenir dans notre palette sensible. Il y en ceux qui regretteront de ne pas retrouver Kacimi le grand Marocain, mais il entrera sûrement au Musée de la rue Ben M’Hidi dès lors que la brèche est ouverte pour une animation permanente, renouvelée, sans frontière et sans entrave
Cette rétrospective de l’histoire de l’art dans les pays arabes entre dans le cadre de la manifestation culturelle la plus variée, la plus multiple, la plus soutenue dans le temps : Alger, capitale de la culture arabe.
Cela a suscité bien des avis et sentiments contradictoires, des couacs et des accrocs, mais dans l’ensemble, les publics intéressés par telle ou telle activité artistique ou artisanale, folklorique ou livresque ont eu le choix.
Cette liberté de choix et de critique, M. Laroussi, de l’UNAC, considère qu’elle est l’expression d’un acquis démocratique. Selon lui, la presse nationale a bien rendu les espoirs et les changements inévitables qu’un tel événement induit.
Il est écrit qu’ "aujourd’hui, les critiques et historiens de l’art dans le monde reconnaissent l’existence d’un art contemporain arabe dont l’apparition remonte au deuxième quart du XXe siècle.»
Le rejet de l’orientalisme, la revendication de liberté et de modernité formaient la tendance de ces artistes.
D’un point de vue artistique, «cette aventure créative s’est appuyée sur deux sources principales : les courants modernes de l’art universel et le patrimoine artistique ancien puisé du legs arabo-musulman comme des arts mésopotamien, pharaonique, phénicien, amazigh».
Les 70 artistes présenteront chacun par une œuvre montrée pour la première fois en Algérie. «Sa richesse permet de rendre compte de toutes les phases de l’art contemporain arabe de sa naissance à nos jours ; des générations d’artistes (pionniers et nouveaux créateurs) ; dans les disciplines que sont la peinture, la gravure, la sculpture, le dessin, les installations et la vidéo. Les grandes tendances représentatives et les expressions dans les régions du monde arabe (Maghreb, Machrek, Pays du Golfe, diaspora) ; ceci pour bien marquer l’originalité et les différences…»
En conclusion, «l’exposition se tiendra jusqu’au 12 octobre au Palais de la Culture…Cette découverte d’une expression riche et diversifiée concerne autant les passionnés que le grand public, notamment les jeunes.»