Le Midi Libre - Culture - Doumaz revisite El-Attlal
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Son dernier album comporte 13 chansons
Doumaz revisite El-Attlal
30 Août 2007

La nature expressive des poésies de cet album, les thèmes développés, la structure métrique ont une relation précise avec les modes musicaux.

El-Attlal. Détrompez-vous. Il ne s’agit pas là de la diva de la musique arabe, Oum Keltoum. El-Attlal est le dernier opus d’un des meilleurs chanteurs chaâbis, Réda Doumaz.
Avec ce nouveau travail, Réda Doumaz invite son public ainsi que tous ceux et toutes celles qui savent apprécier la bonne musique à partager «le déchirement de cheikh Sidi Said El Mendassi, à travers Moudda ch’hel ya dhel marssam, mais avec toutes les finesses d’un parler maghrébin, la joie des retrouvailles de cheikh Driss Ben Ahmed narrant sa rencontre avec Bachet El-Khoudet, laâkouba de cheikh Cherif El-Hennani, qui met en évidence la vie éphémère des humains que nous sommes et Essakia de cheikh Sidi Kaddour El-Aâlami qui nous imprègne de la certitude qu’après la nuit, l’aube pointe toujours à l’horizon».
Dans une préface retraçant l’histoire de la culture en général et de la musique en particulier, M. Kamel Bouchama, ancien ministre et ambassadeur, écrit : «Tlemcen, Alger, Béjaia étaient aussi renommées à travers leur culture que les autres villes du Maghreb et du Machreq. Elles se distinguaient par le nombre leurs savants, de leurs écoles, et par leur importante vie culturelle. Ces villes s’imposaient comme pôle où foisonnaient les idées de progrès et où les recherches, dans tous les domaines, alors en gestation en Europe, mobilisaient les doctes et les étudiants avec autant de volonté que de désir de bien faire. Elles étaient, de ce fait, des centres rayonnant de civilisations».
Cependant, cette activité culturelle qui devait se perpétuer encore pendant des siècles a fini par connaître un relâchement, inhérent aux pratiques des Ottomans, qui ouvraient la voie à une ambiance de dégradation caractérisée par la dissolution des mœurs et la dilution des valeurs, a-t-il encore noté.
Conséquence directe de cette situation : plusieurs chantres ont trouvé, sous d’autres cieux, ce qui pouvait étancher leur soif culturelle.
Sidi Said El-Mendassi, parmi ces grands hommes, se réfugia chez le sultan Moulay Ismaïl (17e siècle). Il devient son précepteur, tout en étant le créateur de belles reparties dans le mode de cette poésie populaire dite malhoun et non moins profonde que la poésie dite classique.
Moudda ch’hel ya dhel marssam, une de ses poésies, exécutée fidèlement par cette voix enjôleuse de Réda Doumaz, entame une conversation intime, en de prière fervente, loin de sa patrie et par conséquent des siens, qui ne sont plus là, mais qui demeurent présents dans son esprit par leurs souvenirs, par leurs complaintes et leurs restes si l’on doit revenir à cette poésie des temps antéislamiques…El woukouf aâla el-attlal.
Concernant le dernier-né de Réda Doumaz, l’ex-ministre de la Jeunesse et des Sports estime que «ce travail généreux est une œuvre aux fortes allusions de séparation dont il ne peut s’en accommoder. Alors, dans un mode musical lié à une sorte de nostalgie et de tristesse, mais associé à un ensemble d’expressions plus complexes qui varient considérablement, selon la couleur, l’ambiance ou l’état d’esprit, il termine bien sûr avec de la puissance, la joie et l’allégresse».
La nature expressive des poésies de cet album, les thèmes développés, la structure métrique ont une relation précise avec les modes musicaux.
«Réda, qui est connu pour sa culture musicale, a entrepris ce qu’il juge être indispensable à la sauvegarde de notre patrimoine ancestral, à travers son œuvre exaltante et passionnante de l’éducation et de la formation des jeunes».
A une réponse relative à sa particularité, Réda Doumaz avait répondu : «Mon apport au chaâbi est perceptible à travers ma diction lyrique très proche des techniques de diction de la langue arabe que j’adule, et mes musiques ouvertes à tout autre apport technique (écriture, arrangements, effets sonores, etc.).»

Par : Malika L.

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