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1er festival de la musique hawzie à Tlemcen
Préserver l’authenticité traditionnelle
27 Juin 2007

La cité des Zianides, berceau de l’andalou et du hawzi, a accueilli hier le festival de la musique hawzie qui s’étalera jusqu’au 3 juillet.

Tlemcen n’en est pas à son premier festival, puisque depuis 1974 elle abritait 30 éditions du festival de la musique andalouse.
Le festival national de la musique hawzie a été institué par décret de Mme la ministre de la Culture. Cette première édition regroupera une vingtaine de formations musicales de l’Est, du Centre, de l’Ouest et même du Sud, qui ont répondu favorablement à l’invitation de la ville de Tlemcen.
Puisé du patrimoine artistique local, le hawzi qui s’est développé à Tlemcen et ses environs, a été jalousement préservé et transmis de génération en génération, soit oralement ou par écrit, ce qui a permis de le protéger de toute forme d’altération.
Selon des musicologues, le genre hawzi diffère de la musique andalouse qui a vu le jour à Grenade (Andalousie, Espagne) «pour se propager», ensuite, dans plusieurs contrées arabes.
Cette différence se situe dans certaines spécificités, dont la première concerne le caractère, par rapport à l’andalou, de prolongement du hawzi ou Zedjel El Andaloussi, puisé de la poésie populaire, ce qui explique l’usage du dialecte, purement, tlemcénien dans les répertoires hawzi.
Le hawzi adopte, en outre, une cadence rythmique légère dénommée «El Berouali», même si ce genre musical a connu des rythmes andalous que les musicologues qualifient de «préciosité».
Parmi les grands poètes du hawzi figurent Abou Othmane Ben Abdellah El Mendassi (1583-1671), Ben Triki, Ben M’Saïeb, les Ben Sehla (père et fils).
Ces chants de Tlemcen s’inspiraient de la littérature classique qui les a menés à une créativité sans limite, particulièrement dans des sujets ayant trait à la nature comme le cas des «Rabiiyate» (printemps) et la poésie romantique et sociale.
Le hawzi se distingue, aussi, par la prédominance de la nostalgie dans ses écrits, à l’exemple des œuvres de Ahmed Ben Triki contraint de fuir devant les menaces du Sultan, pour s’établir sur les monts marocains de Beni Zenassen.
Sur le plan de la forme, le genre hawzi ne diffère pas de la «Qaçida classique» du fait qu’il conserve la notion traditionnelle de la poésie, y compris les thèmes abordés, même avec l’usage du dialecte local tlemcenien.
La préservation de ce patrimoine artistique incombe aux artistes et les gens de la Sanaâ sont appelés à garder «intacts» les répertoires hawzi (poésie et cadence) et faire en sorte de préserver son authenticité menacée par certains musiciens, qui se hasardent, et tentent de moderniser ce genre traditionnel.
Il est impératif d’accorder plus d’intérêt à ce genre de musique traditionnelle, en se basant sur «des données scientifiques et techniques» dans le but de le conserver «sans altération» pouvant être causée par les vicissitudes du temps et l’irresponsabilité des hommes.
La tenue du 1er festival national du hawzi sera plus que bénéfique pour faire connaître, encore plus, ce genre et faire en sorte de le conserver de manière durable.

Par : Samy Djaafar

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