À quelques heures seulement du coup d’envoi, Vladimir Petkovic, le sélectionneur des Verts, a injecté une dose massive de confiance dans son groupe. Lors de la conférence de presse d’avant-match ce mardi soir, à la lisière du jour J contre le Soudan (16h00, Groupe E), le tacticien helvète a fermé la parenthèse des déboires passés pour ouvrir grand les vannes de l’optimisme.
Cette CAN-2025 (21 décembre 2025-18 janvier 2026), qui bat son plein sous le soleil marocain, appelle les Fennecs à une renaissance immédiate – et l’Algérie, pour sa 21e apparition continentale, n’entend pas rater le coche.
« Le match d’ouverture reste un écueil majeur, d’autant plus qu’il suit de près notre accrochage préparatoire », a concédé Petkovic, les yeux rivés sur l’horizon du stade de Marrakech. « Mais on est zen, solides, affamés. On va lâcher les chevaux, honorer l’adversaire sans se brider. Ce sera rude, mais nos qualités sont là pour trancher. » Ces paroles, distillées avec cette assurance suisse qui détonne dans le tumulte africain, visent à souder une équipe nationale assoiffée de gloire. Dans ce Groupe E corsé, les Algériens défieront ensuite le Burkina Faso et la Guinée équatoriale – ces derniers s’étant neutralisés hier à 13h30 dans un duel d’ouverture tout en intensité.
Le sélectionneur n’a pas tourné autour du pot sur les deux campagnes précédentes, éradiquées en poules comme des feux de paille. « J’ai été clair avec les joueurs : le passé, c’est de l’histoire ancienne. On forge l’avenir dès maintenant », a-t-il tonné, balayant les ombres d’un revers impitoyable. « On attaque cette CAN la tête haute, positifs. Le groupe est soudé, on a tous les éléments sauf Aouar, et ça roule. Je parie sur un démarrage en trombe. » L’absence de Houssem Aouar, ce maestro du milieu, laisse un vide béant, mais Petkovic mise sur le collectif pour combler les brèches.
La disette est cruelle : pas une victoire en CAN depuis le sacre de 2019 face au Sénégal (1-0, en finale égyptienne). Contre les Aigles soudanais, Petkovic voit l’opportunité de rompre la malédiction. « Il faut inverser la tendance. Le boulot est fait, les erreurs sont enterrées. Aujourd’hui, face au Soudan, je sais que mes gars seront des lions. On doit ravir notre public, lui offrir ce qu’il mérite. Point final. »
Côté espionnage tactique, le coach a un joker dans sa manche : une étude au scalpel de l’adversaire. « On les a scrutés de près au CHAN-2025 et à la Coupe arabe FIFA au Qatar récemment. Même ossature, mêmes habitudes – parfait pour nos ajustements. » Une veille affûtée qui pourrait transformer ce duel inaugural en coup de maître.
les Fennecs ont bouclé leur ultime répète, un sprint matinal mi-ouvert aux regards indiscrets, flanqué d’une zone mixte bouillonnante. Le onze type et la feuille de match seront gravés dans le marbre d’ici peu. Dans un Groupe E où les deux leaders et les quatre meilleurs troisièmes accèdent aux huitièmes, l’Algérie joue gros : un faux pas, et c’est la porte ouverte aux regrets. Petkovic, impassible, y croit à bloc. À 16h00 pile, Marrakech vibrera au rythme d’une nation en quête d’épopée. Les Fennecs sont prêts. Le continent retient son souffle.