Le monde de l’élevage semble observer une crise en termes d’approvisionnement. C’est ce qui se dégage des déclarations récentes des éleveurs qui se sont plaints des coûts onéreux du blé de son.
Un député de l’APN a interpellé dernièrement le ministre de l’Agriculture sur les coûts élevés de certains produits céréaliers dont notamment le son et l’orge indispensables pour le cheptel. L’OAIC a décidé de se procurer les 50.000 tonnes de grain dans le cadre d’un avis d’appel d’offres international. Ce qui représente selon des responsables du ministère qui ont confié que l’Algérie envisage de lancer cet avis d’appel pour sécuriser les approvisionnements en grain pour son marché. En effet, le marché dépend actuellement de quantités de grains pour réaliser sa sécurité sur ce plan. Une liste de besoins a été dressée pour suivre cette évolution des coûts.
On apprend que le ministère a instruit de vendre 60% de la production du blé aux minoteries avec en somme des prix réglementés à raison de 1800 DA le quintal et 2000 DA le sac. Mais une telle mesure peut-elle s’appliquer face à la demande croissante du marché ?
Sur les réseaux sociaux, c’est déjà l’alerte d’une situation critique. Des voix s’élèvent pour dénoncer des pratiques frauduleuses comme celles qui font grimper les prix à des seuils vertigineux. Les minoteries imposent des coûts qui peuvent aller jusqu’à 4600 DA la tonne vendue sur le marché. La récente circulaire du département de Yacine Oualid El Mahdi fait adjoindre l’instruction d’établir un recensement pour le cheptel ovin et bovin au niveau national.
Les éleveurs auront l’obligation de présenter les documents attestant de leur validité en tant que fellah ou éleveur devant se syndiquer avec l’UNPA qui est l’organe de tutelle des instances de l’Etat.
Les services agricoles s’activent actuellement pour la pose de boucles dans l’oreille de chaque bête recensée. Une stratégie qui a révélé sous d’autres cieux son efficacité.
D’autant que les agriculteurs eux-mêmes ont demandé son application.
Par ailleurs, il faut savoir que les discussions entre éleveurs s’animent au point créer le buzz sur les réseaux sociaux. On peut y lire : donnez-moi du son à 1000 DA et je vous donnerai des agneaux à 25.000 DA. Ou celle qui fait dire aux internautes que les coûts du blé et de l’orge ont atteint des pics au point où 3600 DA ou 4000 DA le quintal ne suffisent plus face à la voracité des spéculateurs. Sur un autre plan, certains éleveurs se plaignent de l’interdiction d’accès aux pâturages pour ne pas subir la hausse des prix de l’orge et du blé. Avec la tension actuelle sur l’élevage, certains éleveurs envisagent d’investir dans la production du fourrage en comptant s’appuyer sur l’aide de l’Etat et ses démembrements.
Il faut rappeler à cet effet, l’engagement du Chef de l’Etat sur cette question en insistant sur la production du grain lors de son déplacement dans une ville des Aurès en 2024.