Dans un mouvement partiel des walis orchestré par le président Abdelmadjid Tebboune, Fayçal Amrouche a pris les rênes de la wilaya de Mila ce mercredi, succédant à Mustapha Koreich, dont les fonctions ont été écourtées. La cérémonie d’installation, présidée par le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Saïd Sayoud, s’est déroulée au siège de la wilaya, marquant un nouveau chapitre pour cette région aux potentiels inexploités.

Devant une assistance composée d’élus locaux, de responsables administratifs et de représentants de la société civile, M. Sayoud a qualifié Mila de "joyau vert" de l’Algérie, soulignant ses atouts naturels et humains.
"Cette wilaya regorge de ressources majeures, comme le barrage de Béni Haroun, qui peut en faire un pôle économique dynamique et une destination attractive pour les investissements touristiques et agricoles", a-t-il déclaré dans une allocution empreinte d’optimisme.
Le barrage, l’un des plus grands d’Afrique du Nord avec sa capacité de 960 millions de m³, n’est pas seulement un réservoir d’eau : c’est un levier pour l’irrigation massive, capable de transformer des milliers d’hectares en vergers et champs prospères.
Le ministre a insisté sur la nécessité de "poursuivre les efforts pour accroître l’attractivité économique", en misant sur l’exploitation optimale des terres agricoles via une irrigation modernisée.
"Le rendement doit être amélioré pour soutenir la dynamique d’investissement", a-t-il martelé, appelant à une mobilisation collective. Mila, avec ses 3 500 km² de superficie et ses sols fertiles, pourrait devenir un grenier à olives, figues et céréales, mais aussi un hotspot éco-touristique grâce à ses sites naturels comme les gorges de Béni Hamiden ou les oasis cachées.
Rappelant les avancées récentes, M. Sayoud a passé en revue les chantiers phares : le dédoublement de routes nationales pour fluidifier les échanges, la construction d’hôpitaux modernes et les projets d’adduction en eau potable qui bénéficieront à 16 communes alimentées par les barrages locaux.
"Ces réalisations sont des acquis solides, mais il faut remédier aux lacunes, surtout dans les zones rurales reculées", a-t-il averti, en impliquant la société civile pour une gouvernance participative. "Tous les acteurs doivent se mobiliser pour répondre aux préoccupations quotidiennes des citoyens, de l’accès à l’eau à l’emploi des jeunes."
Priorités et rigueur budgétaire ont été les maîtres-mots de son intervention. "Définir les chantiers essentiels, respecter les normes techniques et préserver les finances publiques est impératif", a exhorté le ministre, s’adressant directement au nouveau wali. "Monsieur Amrouche, gérez avec efficacité les affaires locales et restez à l’écoute des citoyens, conformément à la confiance placée en vous par le président de la République."
Ce dernier, connu pour son parcours administratif au sein du ministère de l’Intérieur, aura fort à faire pour concrétiser ces directives dans une wilaya où le chômage rural frôle les 20 % et où l’agriculture emploie encore 40 % de la population active.
En clôture, M. Sayoud a annoncé une visite imminente dans la wilaya, signe d’un suivi de près pour accélérer les réformes. Mila, souvent éclipsée par ses voisines comme Constantine ou Batna, pourrait bien émerger comme un modèle de développement décentralisé, aligné sur la Nouvelle Algérie prônée par Tebboune : inclusive, verte et tournée vers l’investissement.
Cette installation s’inscrit dans une vague de renouvellement des élites locales, visant à insuffler une nouvelle dynamique après les élections législatives de septembre. Les observateurs attendent des actes concrets : partenariats public-privé pour l’agro-industrie, circuits touristiques autour du barrage et des vestiges romains de la région. Pour les 800 000 Milaouis, c’est l’espoir d’un horizon plus prospère.