Le Midi Libre - Santé - les symptômes et facteurs de risque
Logo midi libre
Edition du 22 Octobre 2025



Le Mi-Dit

Caricature Sidou


Archives Archives

Contactez-nous Contacts




Trouble du spectre de l’autisme (TSA) :
les symptômes et facteurs de risque
22 Octobre 2025

Les personnes porteuses d’un trouble du spectre autistique présentent des déficiences dans la communication sociale et ont un comportement limité et répétitif, par exemple un attachement excessif aux routines et une grande sensibilité au changement.





Qu’est-ce qu’un trouble du spectre autistique (TSA) ?
Le Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (DSM), un système de classification international qui détermine les critères d’application pour chaque trouble de la personnalité - sur base des études scientifiques les plus récentes -, utilise le terme de trouble du spectre de l’autisme (TSA) pour les différentes formes de l’atteinte.
Le DSM-4, la version précédente du manuel, reprenait cinq troubles de nature autistique : le trouble autistique, Asperger, le syndrome de Rett, le trouble désintégratif et le TED-NS (trouble envahissant du développement non spécifié). Le DSM-5 a une approche plus intégrative et regroupe ces troubles sous un seul concept, le TSA.

Quelles sont
les caractéristiques/symptômes de l’autisme ?
Les cinq troubles décrits dans le DSM-4 ont deux points communs majeurs. Les personnes qui en souffrent ont toutes des problèmes de communication et présentent un comportement restreint répétitif handicapant. Ce dernier point peut se manifester par un attachement excessif à des habitudes, par une hypersensibilité aux changements et à une obsession pour des objets inhabituels.
Le DSM-5 décrit sept critères. La présence d’une hyper ou d’une hyposensibilité est nouvelle, dans cette édition du manuel.

Déficits de
la communication et des interactions sociales
Déficit de la réciprocité socio-émotionnelle : dans la conversation, le partage d’intérêt, l’engagement d’une discussion, difficulté à répondre à une tentative d’échange... Déficit des comportements non verbaux : difficultés à comprendre le langage non verbal, comme les contacts visuels, les expressions faciales de l’autre, la gestuelle, la posture, ou encore à adapter la communication non verbale au contexte.

Déficit du développement et du maintien des relations sociales : absence d’intérêt manifeste pour autrui, difficulté dans le jeu, difficulté à adapter son comportement au contexte...

Comportements stéréotypés et intérêts restreints
Mouvements stéréotypés et répétitifs, utilisation du langage particulière (écholalies, soit quand on répète ce que l’autre dit), utilisation de phrases ou mots hors contexte, néologismes, utilisation des objets particulière (rotation ou alignement des jouets, par exemple).
Intolérance au changement (détresse lors des transitions, lors de voyages...), adhésion inflexible aux rituels et routines : par exemple manger la même nourriture, saluer de la même façon, rentrer de l’école par le même chemin...Intérêts restreints ou fixes, atypiques dans leur intensité et dans leur but. Hyper ou hypo réactivité à des stimuli sensoriels, par exemple une insensibilité au chaud/froid mais une hypersensibilité au bruit, à la lumière, aux couleurs, aux textures...
Pour dépister un TSA, il faut qu’un patient réponde à trois critères de communication sociale et à deux des quatre critères comportementaux.
Selon les critères du DSM-5, les symptômes se manifestent dès le plus jeune âge mais ils ne sont généralement identifiés que lorsqu’ils débouchent sur des comportements problématiques, par exemple quand l’enfant entre à l’école. L’intelligence ou la présence d’une famille structurée peuvent être des facteurs protecteurs qui empêchent le développement de comportements problématiques.

Facteurs de risques du TSA
On connait mal les causes de l’autisme. A ce jour, on sait que le TSA serait dû à une combinaison de facteurs génétiques et environnementaux. Les pistes génétiques, environnementales et neuro-biologiques sont au centre de la recherche.
Certaines théories, notamment psychanalytiques, ont décrit l’autisme comme une "psychose" principalement due à un défaut dans le lien mère - enfant (mère trop froide ou au contraire trop fusionnelle). Cette approche est aujourd’hui largement réfutée.
Les facteurs de risque de l’autisme sont divisés en facteurs inhérents à l’enfant lui-même et en facteurs issus de l’environnement de l’enfant, de la grossesse et de la naissance.

Facteurs de risque de TSA inhérents à l’enfant
L’hérédité joue un rôle important et complexe dans le développement du TSA. MaisL’hérédité à elle seule ne suffit pas : il faut un facteur déclencheur. Les frères et sœurs d’enfants souffrant d’un TSA courent un risque accru. Si un jumeau monozygote est atteint, l’autre court un risque très élevé (91%) de l’être également. Le risque est nettement inférieur dans le cas de faux jumeaux. Les frères et soeurs d’un enfant autiste ont 20 à 60 fois plus exposés que les autres enfants. Les symptômes autistiques sont 6 à 7 fois plus fréquents chez les proches d’une personnes autiste que dans d’autres familles mais l’influence des facteurs génétiques n’est pas très claire. On la pensait très élevée jadis mais de nouvelles études démontrent que l’environnement peut avoir un impact conséquent.
Le tour de tête des enfants souffrant d’un TSA est souvent plus grand que la moyenne. Leur cerveau est proportionnellement plus grand. L’enfant qui présente un tour de tête plus important que 97% des enfants du même âge semble courir plus de risques de développer un TSA. D’après les estimations, environ 20% des patients autistes présentent une circonférence crânienne plus grande. Le phénomène se développe probablement aux alentours de deux ans, bien que certaines études fassent mention d’une croissance accélérée dès la première année de vie. On n’a pas encore pu déterminer quelles structures cérébrales sont concernées. Les personnes présentant un TSA ont 20 à 25% de sérotonine en plus dans le sang. La sérotonine est un neurotransmetteur, un messager fabriqué dans le cerveau, qui exerce notamment une influence sur l’humeur. Le rapport entre le TSA et la sérotonine, ainsi que d’autres neurotransmetteurs comme la dopamine et la mélatonine, n’a pas encore été clarifié.
Dans environ 10% des cas, l’autisme s’accompagne d’une affection médicale, comme le syndrome de l’X fragile (une affection héréditaire qui va souvent de pair avec un retard mental), la sclérose tubéreuse (une maladie congénitale marquée par des tumeurs bénignes), des troubles du métabolisme et des maladies infectieuses. L’épilepsie est proportionnellement plus fréquente chez les patients atteints de TSA. Elle se développe souvent dans la foulée de l’autisme. L’autisme n’implique pas nécessairement de handicap mental. On le diagnostique de plus en plus souvent chez des enfants normaux. Le trouble du spectre autistique "classique" s’accompagne toutefois de retard cognitif dans 67% des cas contre 12% pour les autres troubles du développement assimilés à l’autisme. Les patients atteints du syndrome d’Asperger ont en revanche une intelligence normale, voire supérieure.
L’autisme est 3 à 4 fois plus fréquent chez les garçons que les filles. Par contre, le syndrome de Rett ne concerne que les filles. On en connaît la cause et elle n’est pas génétique.

Facteurs sociaux
de l’autisme
Aucune étude empirique n’a démontré la prévalence des facteurs sociaux. Par exemple, on n’a pas trouvé de lien entre le TSA et le statut socio-économique d’une famille. L’autisme semble toucher toutes les couches de la population et toutes les cultures. L’éducation et la scolarité sont toutefois des éléments cruciaux. Elles peuvent augmenter les chances de développement d’un enfant autiste et diminuer ses troubles comportementaux. Une éducation adaptée mettra l’accent sur le repos, la structure et la préparation à des situations nouvelles. Au niveau scolaire, il faut offrir une structure, un environnement régulier et des cours individuels à l’enfant, ainsi qu’une attention particulière quand il change de type d’enseignement.
Certains théories mentionnent un syndrome d’abandon. Il existe en effet des preuves du rôle d’une extrême négligence de l’enfant dans le développement d’un comportement de type autistique. Mais les enfants qui ont souffert d’un délaissement important se débarrassent relativement vite des symptômes similaires à ceux de l’autisme une fois qu’ils sont placés dans une famille d’accueil bienveillante ou dans un cadre de traitement approprié.

Facteurs liés à la grossesse et à l’accouchement
Les complications prénatales semblent plus fréquentes chez les enfants autistes. Il s’agit surtout d’hémorragies pendant le deuxième trimestre de la grossesse ou d’infections. Un enfant exposé aux substances toxiques (drogues, alcool...) pendant la grossesse est également plus exposé à un risque de TSA. L’utilisation de certains médicaments pendant la grossesse, comme l’acide valproïque, pourrait augmenter le risque, contrairement aux inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine, administrés en cas de dépression.
On associe également le TSA à des complications pendant l’accouchement, comme un manque d’oxygène, une mauvaise position fœtale et un faible score d’Apgar. La prévalence de complications pendant la grossesse et l’accouchement va probablement de pair avec des facteurs génétiques sous-jacents ou une interaction de ces facteurs avec l’entourage.
Contrairement à ce qu’on prétend parfois, il n’y a pas de lien entre l’autisme et la vaccination contre la rougeole, les oreillons et la rubéole. Différentes études épidémiologiques approfondies ont démontré que les symptômes autistiques étaient aussi fréquents chez les enfants non-vaccinés et les vaccinés. L’impact d’une intoxication au mercure, de la pollution ou de la proximité d’une centrale électrique sur le développement d’un trouble du spectre autistique n’ont jamais été prouvés. Les enfants HPI traitent les informations plus rapidement et plus profondément que les autres. Cette manière intense de fonctionner s’accompagne souvent d’une sensibilité accrue aux stimuli (parfois une hypersensibilité), ce qui peut les rendre particulièrement vulnérables à la surstimulation et à la sous-stimulation.
La sous-performance des enfants HPI est la preuve qu’ils n’obtiennent pas nécessairement de bons résultats à l’école. Au contraire, lorsqu’ils ne sont pas suffisamment stimulés, leurs résultats peuvent être inférieurs à ceux que l’on attend d’eux, ce qui bat en brèche le cliché selon lequel le haut potentiel intellectuel est toujours synonyme de réussite scolaire.

Conseils contre
la sous-stimulation
des enfants surdoués
Encouragez-les à faire des choses pour lesquelles ils ne sont pas doués. Donnez-leur les outils dont ils ont besoin pour réussir : accès aux livres et aux musées, possibilité de cours particuliers. Demandez de l’aide à l’école ou à d’autres organisations, si nécessaire. Veillez à ne pas fixer des attentes irréalistes pour l’avenir. Proposez-lui des défis intellectuels tels que l’acquisition de nouvelles compétences ou la participation à des cours plus difficiles.
Ne comparez pas votre enfant à d’autres enfants. Cela pourrait le limiter et créer un sentiment de supériorité ou d’infériorité.
Soyez honnête au sujet de ses capacités.
Expliquez-lui que le fait d’être doué ne signifie pas qu’il réussira partout. Il doit travailler dur pour tirer le meilleur parti de ses talents.

Sous-stimulation
chez les enfants autistes
Les enfants autistes qui souffrent de sous-stimulation peuvent présenter des traits de comportement spécifiques qui indiquent qu’ils ont besoin d’un stimulus sensoriel plus important.
Créez un environnement stimulant et ajoutez des activités sensorielles à la routine quotidienne de votre enfant. Utilisez des jouets sensoriels tels que les « fidget spinners ». Pratiquez des activités physiques telles que le trampoline, la natation ou les jeux. Utilisez la musique et les sons par le biais de jouets. En outre, l’analyse comportementale appliquée peut aider à créer des environnements structurés et des stratégies personnalisées pour éviter la sous-stimulation chez les enfants autistes.

Sous-stimulation chez les enfants atteints de TDAH
Les progrès technologiques confirment que le cerveau des personnes atteintes de TDAH fonctionne différemment de celui des personnes non atteintes de TDAH, tant au niveau de la structure que de son activité. Ces différences affectent la motivation, l’apprentissage, l’attention, la mémoire et la régulation des émotions. Les enfants atteints de TDAH qui sont trop ou trop peu stimulés présentent souvent des comportements qui indiquent un déséquilibre dans l’équilibre des stimuli.

Symptômes de sous-stimulation chez les enfants atteints de TDAH
Agitation et besoin immédiat d’une stimulation supplémentaire et d’une récompense. Comportements tels que s’agiter, faire du bruit, rire, crier ou rechercher le conflit pour activer le cerveau sous-stimulé.

Conseils pour lutter contre la sous-stimulation chez les enfants atteints de TDAH
- Rendez les tâches ennuyeuses plus amusantes : ajoutez de la stimulation aux tâches moins engageantes, comme de la musique pendant les corvées, des stylos colorés pour les devoirs ou un élément de jeu.
- Structurez : prévoyez des routines claires, mais laissez de la place pour des activités spontanées afin que l’enfant ne s’ennuie pas.
- Variez les activités : Alternez les tâches sédentaires avec le mouvement physique ou les tâches créatives afin de stimuler l’enfant en permanence.
- Limitez le temps passé devant un écran : il est facile de se tourner vers des activités sur écran lorsqu’on s’ennuie. Mais le TDAH fait qu’il est difficile de s’en éloigner. Fixez des limites et respectez-les. On estime qu’environ 2% des enfants âgés de 5 à 14 ans présentent des symptômes de TDAH et des troubles associés suffisamment sévères pour nécessiter un traitement approprié. Chez environ un tiers d’entre eux, les symptômes persistent à l’âge adulte.



L'édition du jour
en PDF
Le Journal en PDF
Archives PDF

El Djadel en PDF
El-Djadel en PDF

Copyright © 2007 Midilibre. All rights reserved.Archives
Conception et réalisation Alstel